Le racisme sévit au quotidien en Espagne, sous toutes ses formes. Plusieurs étrangers souffrent de discriminations en raison de leur origine et de leur ethnie. Mardi, la justice espagnole a condamné la propriétaire d’un restaurant pour avoir licencié Pedro Hernández, un serveur de 50 ans, après avoir appris qu’il était gitan. La discrimination touche également les migrants. Adil, d’origine marocaine, en est une victime. Bien qu’il travaille et ait les moyens, il n’arrive pas à trouver un logement à cause de son origine.
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Rosalind Williams, une afro-américaine de nationalité espagnole, elle, a été victime de discrimination raciale par la police dans une gare en 2009. Elle a déposé une plainte devant les tribunaux espagnols et a finalement obtenu une condamnation de l’Espagne par le Comité des droits de l’homme des Nations Unies. Pour Rosalind, le racisme en Espagne est structurel. « Il y a une sorte de racisme latent chez les Espagnols. Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont racistes, mais ils le sont », a-t-elle déclaré à Cadena SER, regrettant ne pas avoir reçu les excuses publiques du gouvernement espagnol exigées par l’ONU dans sa décision.
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« Le racisme marque le quotidien des personnes de couleur en Espagne », c’est le titre d’une tribune du journaliste cubain Abraham Jiménez publiée mardi dans El País. Résidant en Espagne depuis plus d’un an, le journaliste affirme avoir déjà subi 182 cas de racisme. Dans le métro, plusieurs personnes protègent leur sac à dos lorsqu’elles le voient entrer, raconte-t-il, se réjouissant que l’affaire Vinicius Jr. ait remis la question sur la table. Le nombre de cas de racisme en Espagne est passé de 376 en 2013 à 1 570 en 2022, selon Estrella Galán, secrétaire générale de la CEAR, la Commission espagnole d’aide aux réfugiés.