
Anvers : Une femme politique traitée de « mafieuse marocaine »
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Les discriminations envers les jeunes et les professionnels d’origine africaine persistent dans le football belge, selon une étude menée par la KU Leuven, mandatée par l’Union belge.
37,3 % des jeunes sondés affirment avoir été victimes de discrimination sur le terrain. Ils assurent avoir subi des injures racistes et moqueries ou des décisions injustes (sanctions arbitrales, par exemple). De même, 75 % des parents avaient été témoins de discriminations, mais quatre sur dix ont choisi de ne pas intervenir. Aussi, 29 % des enfants et adolescents victimes n’avaient pas osé en parler, révèle l’enquête menée il y a deux ans.
Selon le sociologue Martijn Truys qui a analysé toutes les données disponibles des 385 joueurs ayant évolué en Jupiler Pro League au cours de la saison 2019-2020, avec un accent particulier sur le volet ethnique, plusieurs joueurs d’origine africaine sont souvent pénalisés. Ils sont les plus susceptibles de rester sur le banc en début de match, de recevoir un carton rouge, d’être plus vite remplacés, bref d’avoir moins de temps de jeu que leurs coéquipiers blancs.
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Le chercheur observe que les joueurs d’origine africaine ou de parent africain sont les plus nombreux à occuper les postes d’attaquant (46 %) et moins de gardiens (3 %). En revanche, les blancs sont plus représentés en défense (31,3 %) et ont cinq fois plus de chances d’occuper ce poste. « Les positions de jeu sont distribuées selon des avantages physiques supposés des personnes en fonction de leur origine », explique le professeur Jeroen Scheerder, sociologue du sport, qui a supervisé les deux études.
« Dans le foot pro, les joueurs noirs ont davantage de chances d’être attaquants parce qu’ils sont censés être rapides, explosifs et qu’il suffit d’exécuter ce que d’autres construisent », ajoute-t-il. « On a vu que le même schéma s’appliquait très tôt : les enfants et ados d’origine maghrébine ou subsaharienne étaient orientés vers des positions qui ne requièrent pas de trop faire des actions cognitives, alors que les rôles de meneurs et les gardiens étaient davantage blancs », révélait déjà une étude menée auprès des jeunes joueurs belges âgés de 10 à 20 ans pendant la saison 2020-2021.
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