À Genève, le racisme au grand jour

En Suisse, une enquête réalisée auprès de cadres et soignants confirme l’existence du racisme au sein du département de l’hôpital.

« Négresse, dégage !!! », peut-on lire sur la porte de la responsable des soins du Département réadaptation et gériatrie (DRG) de l’hôpital cantonal. Un tag jugé « absolument inadmissible » par les HUG qui ont déposé plainte. L’institution a également adressé une dénonciation pénale au Ministère public. « Cette découverte vient rappeler, s’il en était besoin, la pertinence et la nécessité des mesures de protection et de soutien que la Direction générale met en place en faveur des personnes concernées », ajoute-t-elle.

Avant la découverte de ce tag, la direction générale des HUG avait mandaté un cabinet d’avocats vaudois, Id Est, pour mener un audit à la suite de signalements de propos racistes dans le Département réadaptation et gériatrie (DRG) de l’hôpital cantonal. Selon plusieurs sources, des unités seraient surnommées « le Maghreb » et « Bamako », en référence à l’origine de certains soignants. Lors de réunions entre cadres et en présence de son adjointe, la responsable des soins, d’origine africaine, aurait été accusée de « favoriser les Noirs et Arabes » ou d’être trop conciliante avec les « aides-soignantes noires incompétentes ».

Les résultats de l’enquête ont été présentés vendredi dernier au personnel, devant près de 250 personnes. Il en ressort qu’il existe bel et bien des propos racistes dans les couloirs de ce département. Mais selon plusieurs employés, l’enquête minimise les propos discriminatoires en les expliquant en partie par des conflits interpersonnels. « La problématique est bien plus importante que des problèmes de management. Il y a un racisme systémique au sein de l’institution », relève une source interne.

Joints par téléphone, les HUG confirment au journal La Tribune de Genève que l’« investigation a mis en lumière la tenue de propos à caractère raciste ainsi que des dysfonctionnements managériaux. Un nombre important de messages ont été reçus. » Et de souligner : « Une grande partie d’entre eux faisaient état de mécontentements ou de propos généraux mais n’étaient pas des témoignages au sens du constat direct d’un fait. »