Retrait du permis : Assez d’excès de zèle

12 septembre 2008 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Un gérant de société à Casablanca ne décolère pas. Son permis de conduire, qui lui a été retiré après une infraction, a été égaré par les services « compétents ». Des services qui lui demandent aujourd’hui de faire une déclaration de perte pour renouveler son permis de conduire. Et d’entamer un véritable parcours du combattant avant de l’obtenir.

Pourtant, le retrait du permis est illégal ! Oui, vous avez bien entendu. A quelques exceptions près, l’agent verbalisateur n’a pas le droit de garder le document rose. Selon des juristes, « il s’agit d’un véritable abus de pouvoir ». D’ailleurs, en 2006, des avocats sont montés au créneau et ont dénoncé, arguments à l’appui, la décision du retrait. Une vive polémique s’en est suivie sans pour autant trouver de solution.

On entend communément par le retrait, l’action de priver momentanément le conducteur de son permis de conduire, après infraction. « Ce qui est faux, pour Me Abderrahim Bouhmidi, l’agent verbalisateur, constatant l’infraction n’a pas le droit de saisir le permis, seule la juridiction compétente peut prononcer le retrait ». Sauf en cas de force majeure : conduite en état d’ivresse et de délit de fuite. Un document précisant les lieu et date de l’infraction et justifiant la démarche doit être délivré à l’automobiliste. Et en dehors de ces deux cas d’ordre général, les autres infractions n’ouvrent pas la voie à la saisie du permis de conduire. Mais dans la pratique, le retrait du permis est assez courant. Les services de la circulation assurent vouloir garantir le paiement des contraventions.

D’ailleurs, une circulaire tripartite, validée par les ministères de la Justice, de l’Intérieur et de l’Equipement et du Transport, a été diffusée dans ce sens. Une circulaire incompatible avec la loi (dahir du 19 janvier 1953 sur la circulation sur la voie publique). En clair, cette circulaire ne peut pas ôter un droit que le législateur octroie.

Le dahir a déterminé les cas du retrait par le tribunal, et les situations de saisie par l’agent verbalisateur, confirme Me Bouhmidi : « Ni le ministre du Transport, ni celui de la Justice ou celui de l’Intérieur n’ont le droit d’émettre des circulaires suppléant à la volonté du législateur ». En d’autres termes, toute saisie ne rentrant pas dans les cas cités constitue un abus de pouvoir, et, par conséquent, la juridiction administrative intervient en faveur du citoyen dans le cadre d’un recours en annulation, comme cela a été le cas en 1999, dans un arrêt de la Cour suprême.

En effet, celle-ci a rendu un arrêt le 11 novembre, portant un jugement sur l’appel d’un conducteur, qui a introduit un recours contre l’Etat et le commandant de la Gendarmerie royale. Le juge a fixé une indemnisation de 1.000 DH en réparation du préjudice résultant du retrait de son permis de conduire. Retrait ayant été effectué le 6 juillet 1996 par des gendarmes, à Bouznika, pour excès de vitesse.

Source : L’Economiste - A. Bo.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Défense - Armement - Routier - Code de la route marocain - Gendarmerie Royale - Ministère de l’Equipement et du Transport

Ces articles devraient vous intéresser :

Transport au Maroc : des milliards injectés pour un réseau modernisé et sécurisé

Le budget du ministère du Transport et de la logistique pour l’année 2025 s’élève à 13 milliards de dirhams, a annoncé mardi Abdessamad Kayouh, en charge de ce département. Ils serviront à moderniser les infrastructures de transport routier, aérien et...

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

Maroc : gardiens illégaux et parkings saturés, les autorités appelées à réagir

Le groupe Haraki à la Chambre des représentants a interpellé le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, sur l’organisation des parkings dans les grandes et moyennes villes comme Marrakech où, le stationnement est devenu compliqué.

Maroc : vers un changement des plaques d’immatriculation ?

Le député Rachid Hammouni, président du groupe du Progrès et du Socialisme à la Chambre des représentants, propose d’adopter un format unifié pour les plaques d’immatriculation des véhicules au Maroc, valable pour une utilisation tant sur le territoire...

Grande opération de surveillance menée par la douane marocaine

La douane marocaine, en coordination avec la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Gendarmerie royale, s’évertue à déjouer toutes les tentatives de blanchiment d’argent à travers l’or dont les auteurs sont des Marocains et des...

Ryanair a bien été menacée par le Maroc

Interpelé sur les « répercussions de la vente de billets pour des vols intérieurs en devises étrangères par la compagnie aérienne privée Ryanair », le ministre des Transports et de la logistique, Mohamed Abdeljalil, a reconnu que la low-cost irlandaise...

Industrie de défense : le Maroc franchit une nouvelle étape

Le Maroc ambitionne de faire partie du cercle restreint des pays leaders dans le domaine de l’industrie de l’armement. Le Conseil des ministres a adopté un décret portant création de deux zones d’accélération industrielles dédiées à l’industrie de...

Retard ou annulation de vol au Maroc : Vos droits et démarches

Au Maroc, le ministère des Transports et de la Logistique a décidé d’aligner les droits des passagers marocains sur les standards européens, en garantissant une indemnisation adéquate en cas de perturbations de vols.