Partis d’Eaunes près de Toulouse en février, Michel et Elisabeth font partie des retraités coincés dans un camping à Mirhleft, à 150 kilomètres au sud d’Agadir sur les bords de l’océan. Sans réponse sur un éventuel rapatriement, ces campings-caristes n’attendent que le 10 juin, jour d’entrée en déconfinement progressif du Maroc, pour rentrer chez eux.
Ce couple de retraités était à mille lieues d’imaginer que sa sixième visite touristique au Maroc allait prendre plus de temps que prévu. Il avait rallié le Maroc début février dans l’espoir de retourner à Toulouse dans deux mois. Un retour complexe et compliqué en raison de la fermeture du trafic aérien et terrestre.
Toutes les tentatives des deux camping-caristes ont été vaines. Dimanche, ils devaient monter à bord d’un ferry pour regagner la France. Contre toute attente, ils apprennent que le ferry a été annulé sans remboursement de leurs billets. Il leur a été proposé d’autres traversées, mais ils préfèrent avoir toutes les assurances requises avant de racheter un billet.
À les en croire, c’est le consulat de France à Agadir qui avertit les touristes français des prochaines liaisons maritimes, mais ils n’arrivent pas à le joindre. "Nous nous sentons abandonnés", se lamente Michel. "Combien de temps allons-nous attendre ? Nous n’avons aucune information de la part du consulat. Il y a bien quelques Ferry, mais soit ils sont complets, soit ils sont annulés", ajoute-t-il.
Le moral du couple est au plus bas. "On tient le coup mais c’est dur", poursuit-il. "Heureusement que mon voisin s’occupe de ma maison à Eaunes. Mais je suis inquiet pour ma mère qui vit dans l’Aveyron. Elle a 94 ans. Et je ne sais pas quand je pourrais aller la voir".