Les Berlusconi coupent les vivres à Karima « Rubygate » El Mahrough
Quelques mois après le décès de l’ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi, accusé en 2010 de prostitution de mineure, d’abus de pouvoir et de corruption de témoin...
Accusé en 2010 de prostitution de mineure, d’abus de pouvoir et de corruption de témoin en la personne de Karima « Ruby » El Mahroug, une Marocaine âgée de 17 ans au moment des faits, l’ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, condamné puis acquitté à trois reprises, est décédé lundi.
Cette affaire baptisée « Rubygate » est partie d’une affaire banale de vol de 3 000 euros pour lequel Karima El Mahroug a été arrêtée le 27 mai 2010 et placée en garde à vue à Milan. La jeune fille d’origine marocaine, alors âgée de 17 ans, aurait volé cette somme et des bijoux à son ancienne colocataire du foyer pour adolescentes difficiles. Mais un coup de fil de Silvio Berlusconi vient changer le cours de l’affaire. L’ancien chef de gouvernement prétexte du risque d’un incident diplomatique pour faire libérer Karima qu’il fait passer pour la nièce du président égyptien Hosni Moubarak, fait savoir Libération.
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Impliquée dans une rixe, Karima El Mahroug alias « Ruby Rubacuori » est à nouveau arrêtée. Envoyée dans un foyer, elle confie aux assistantes sociales avoir pris part à des soirées privées à la luxueuse villa San Martino située à Arcore en Lombardie, et appartenant à Silvio Berlusconi. La jeune fille aurait déclaré à la justice avoir été conviée en février 2010, avec une vingtaine d’autres filles, à un « bunga-bunga » au sous-sol de la villa. « Toutes les filles étaient nues… Le Premier ministre m’a emmenée dans son bureau et m’a fait comprendre que ma vie pourrait complètement changer si je participais au bunga bunga ».
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Pour vérifier les déclarations de Ruby, plusieurs participants à ces soirées sont placés sur écoute, ce qui a permis de confirmer que toutes les femmes et jeunes filles qui y assistaient étaient rémunérées pour des services de danse ou sexuels demandés par Berlusconi. Une enquête est ouverte contre ce dernier pour « incitation de mineure à la prostitution » et « abus de pouvoir ». Lors du procès ouvert en avril 2011, Berlusconi nie ces accusations. Il sera condamné en juin 2013 à sept ans de prison, une peine qui sera annulée en appel en 2014.
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L’ancien président du Conseil italien sera à nouveau acquitté en mars 2015 par la Cour de cassation qui a estimé qu’il pouvait ne pas savoir que Ruby était une mineure. « Les faits reprochés [la prostitution, ndlr] ne constituent donc pas un délit », avait tranché la Cour. Également poursuivi pour subornation de témoins et faux témoignages, Berlusconi a été acquitté en février dernier par un tribunal de Milan. Deux de ses collaborateurs ont été, eux, condamnés pour avoir invité plusieurs prostituées à ces soirées.
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