« La rupture des relations diplomatiques entre deux pays voisins n’est jamais une bonne nouvelle ; elle l’est encore moins lorsqu’il s’agit du Maghreb et, en l’occurrence, de l’Algérie et du Maroc. […] Cette mesure n’est pas seulement le résultat de l’accumulation des contentieux entre les deux pays. L’impact de cette rivalité constitue aussi une source supplémentaire d’inquiétude pour l’instabilité au Sahel », commente le journal français, notant « une montée de fièvre dans une région qui n’en avait pas besoin ».
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L’auteur de l’éditorial énumère les points de friction – l’acrimonie entre Alger et Rabat autour de la question du Sahara occidental est ancienne depuis les années 1970, la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays depuis 1994, sur décision des autorités algériennes-, et fait remarquer que la crise diplomatique entre les deux pays ont acquis une nouvelle dimension depuis la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara en décembre 2020, en échange de la normalisation des relations du royaume avec Israël.
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« Le “deal de Trump” – que son successeur, Joe Biden, n’a pas remis en cause à ce stade – a donné des ailes à la diplomatie marocaine, qui se montre beaucoup plus offensive depuis », fait observer Le Monde. « De son côté, le régime algérien espère sans doute, en faisant appel à la fibre nationaliste, détourner l’attention de la population de ses difficultés internes », analyse-t-on. « Mais ce nouveau raidissement algéro-marocain, dans le sillage des perturbations de la diplomatie de l’ère Trump, est aussi de nature à fragiliser la cohésion de l’effort international, sous la houlette de Paris, sur le Sahel. Dans un contexte aussi volatil, au moment où la situation se crispe en Tunisie, les conséquences sont potentiellement négatives pour toute la région », conclut l’éditorialiste.