Les Russes boudent le poisson marocain

5 septembre 2024 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les importations russes de poissons et de fruits de mer marocains ont connu une baisse inquiétante au cours du premier trimestre 2024, dégringolant à 1 600 tonnes, soit trois fois moins qu’à la même période de l’année précédente.

Les importations russes de poulpe marocain ont enregistré une hausse notable au cours du premier semestre 2024, atteignant 170 tonnes, soit 2,8 millions de dollars (environ 29,4 millions de dirhams), indiquent les médias russes citant les données du service de surveillance du marché de la pêche et de l’aquaculture de l’Union européenne (EUMOFA), Cette hausse s’explique par la forte demande du poulpe marocain qui représente 11 % du total des importations russes de poissons et de fruits marocains et dont la valeur dépasse 43 % de la valeur totale des importations russes.

Quant aux importations d’huîtres marocaines, elles ont affiché une stabilité au cours de cette période, atteignant 40 tonnes pour une valeur de 0,5 million de dollars, révèlent les mêmes sources, justifiant la baisse des importations russes de poissons marocains par la baisse drastique des importations de poissons de surface qui représentaient 98 % en volume et 86 % en valeur des importations au cours de la même période de l’année dernière.

À lire : Du poisson marocain interdit d’entrée en Russie

Les mêmes sources notent une diminution des importations de ressources aquatiques en provenance du Maroc, une tendance qui s’explique notamment par la baisse de la production au Maroc de conserves de poissons, laquelle est due à la dévaluation du rouble, au manque de main-d’œuvre, ainsi qu’aux difficultés liées au transport des matières premières et des produits transformés et à leur commercialisation.

Pendant ce temps, le prix des poissons a considérablement grimpé au Maroc, notamment celui de la sardine, appelé poisson des pauvres, qui s’est établi à plus de 25 dirhams le kilogramme. Alors que le prix d’une caisse de sardines a atteint 400 dirhams à Safi, il est monté à 500 dirhams à Essaouira. Une hausse exagérée des prix qui a suscité la colère des Marocains en général et ceux à faible revenu en particulier. Pour certains professionnels du secteur, cette flambée des prix est due à la baisse de la production provoquée par les variations climatiques observées le long de la côte entre Casablanca et Agadir.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Russie - Importations - Pêche

Aller plus loin

Du poisson marocain interdit d’entrée en Russie

La Russie a récemment bloqué une importante cargaison de poissons en provenance du Maroc, invoquant une discordance entre les informations figurant sur les étiquettes et celles...

Maroc : la sardine, autrefois « poisson des pauvres », devient un luxe

Au Maroc, la sardine, le « poisson des pauvres », est tellement chère que les familles à revenu modeste n’ont pas les moyens de s’en procurer.

Le Maroc, deuxième fournisseur de poissons de la Russie

Le Maroc a exporté d’importantes quantités de poissons congelés vers la Russie depuis le début de cette année, devenant le deuxième plus grand fournisseur de produits de mer à...

Maroc : pourquoi le "poisson des pauvres" devient hors de prix

À Nador, les prix des sardines connues sous le nom de « poisson des pauvres » s’envolent au grand dam des consommateurs. Excédés, ceux-ci s’emparent des réseaux sociaux pour...

Ces articles devraient vous intéresser :

Annulation de l’Aïd Al-Adha au Maroc : coup dur pour les « chennaqas »

L’annulation par le roi Mohammed VI du rituel du sacrifice de l’Aïd Al-Adha ne fait pas que des heureux. Les « chennaqas » (intermédiaires et spéculateurs des secteurs de l’agriculture et de la pêche) se trouvent en difficulté.

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Maroc : Le secteur de la franchise en danger de mort

La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.

MRE : les règles pour importer des pièces détachées au Maroc

Le Guide de la douane marocaine à destination des Marocains résidant à l’étranger (MRE) précise les règles d’importation de pièces détachées pour les véhicules.

Déficit commercial du Maroc : les chiffres qui inquiètent

Le déficit commercial du Maroc s’est accentué de 6,5 % fin novembre 2024, atteignant 275,74 milliards de DH contre 261,36 milliards de DH à la même période de l’année précédente, selon les chiffres de l’Office des Changes. Les exportations marocaines...

Ramadan 2025 au Maroc : quelle disponibilité pour les dattes ?

Les producteurs et commerçants de dattes au Maroc rassurent les consommateurs quant à la disponibilité et à des prix abordables de ce produit sur le marché pendant le mois sacré de Ramadan.

Maroc : une taxe fait exploser le prix des téléphones

La commission des Finances à la Chambre des conseillers a revu à la baisse le droit d’importation appliqué aux smartphones. Ce qui semble être une bonne nouvelle s’avère très désavantageux pour les distributeurs locaux et les consommateurs.

Chute historique des exportations d’olives marocaines

Les exportations d’olive marocaine sont en net recul alors que les importations sont en hausse. Le déficit commercial s’est creusé.

La justice européenne confirme la fin de l’accord de pêche avec le Maroc

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a mis un point final, ce vendredi, à une longue saga juridique en annulant définitivement les accords commerciaux, notamment ceux relatifs à la pêche, conclus entre l’Union européenne et le Maroc. Cette...

Menace sur la production de myrtilles au Maroc

Le champignon Erysiphe vaccinii, responsable de la maladie connue sous le nom d’oïdium, menace la production de myrtilles au Maroc et dans le monde. C’est ce que révèle une étude menée par l’université d’État de Caroline du Nord.