Sahara, journées des diparus, les familles attendent toujours la vérité !

3 septembre 2002 - 11h03 - Maroc - Ecrit par :

En ce vendredi 30 août, Journée internationale des disparus, Amnesty International demande aux autorités marocaines de mettre enfin un terme aux souffrances de centaines de Marocains et Sahraouis attendant toujours des nouvelles de leurs proches ayant “ disparu ” aux mains des services de sécurité marocains au cours des dernières décennies.

“ Si cette personne qui m’est chère est morte, je veux qu’on me remette son corps ou ses restes pour que je puisse lui donner une sépulture et entamer le deuil qui me permettra de faire face à cette perte. Si l’être qui m’est cher est toujours vivant, je veux avoir la possibilité de le voir pendant le peu de temps qui lui reste peut-être à vivre. ” Amnesty International a entendu ces propos de la part de dizaines de familles de personnes “ disparues ” au Maroc/Sahara, tant dans la capitale économique du pays Casablanca qu’à Smara, ville du désert dans le Sahara.

“ Il est cruel et inhumain qu’une femme dont le mari a été arrêté sous ses yeux dans les années 60 ou 70 cherche toujours à obtenir une réponse des autorités pour savoir s’il est encore détenu au secret ou s’il a été torturé à mort ”, a déclaré l’organisation avant d’ajouter : “ Il est grand temps que ces réponses soient données. ”

Amnesty International s’est félicitée publiquement des différentes initiatives constructives prises par les autorités marocaines au cours des dernières années pour améliorer la situation des droits humains. Il s’agit notamment de la création en juillet 2000 par le roi Mohammed VI d’une commission d’arbitrage chargée de déterminer les réparations à accorder aux victimes de “ disparitions ” et à leurs proches pour les dommages matériels et psychologiques subis. Des dédommagements ont été accordés dans plusieurs centaines de cas. “ Cependant, rien ne peut se substituer à l’établissement de la vérité et à l’exercice de la justice ”, a déclaré l’organisation.

Aujourd’hui, Amnesty International ajoute sa voix à celle des familles de “ disparus ”. Elle appelle les autorités marocaines à mener sans délai une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur chaque cas de “ disparition ” et à déférer à la justice les personnes soupçonnées d’être responsables de ces agissements.

Complément d’information

L’histoire du Maroc/Sahara est marquée par les “ disparitions ” depuis quatre décennies. Il s’agit de l’un des problèmes des droits humains non résolus les plus douloureux. Plus d’un millier de personnes, dont une majorité de Sahraouis, ont “ disparu ” entre le milieu des années 60 et le début des années 90 aux mains des services de sécurité marocains.

Plusieurs centaines de Sahraouis et Marocains ont été libérés dans les années 80 et 90 après avoir passé jusqu’à dix-huit ans dans des centres de détention au secret, sans aucun contact avec le monde extérieur. Des dizaines d’autres “ disparus ” seraient morts alors qu’ils étaient détenus au secret et le sort de centaines d’autres demeure inconnu.

En juin et juillet 2002, une délégation d’Amnesty International s’est rendue en mission de recherche au Maroc/Sahara en centrant ses travaux sur la question des “ disparitions ”. Lors de cette visite, les délégués ont rencontré des dizaines de familles de “ disparus ” et d’anciens “ disparus ” à Rabat, Casablanca, Laayoune et Smara.

News press

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Séquestrés - Polisario - Sahara Marocain - Torture

Ces articles devraient vous intéresser :

Sahara : un drone marocain abattu par le Polisario ?

Des images montrant un drone prétendument marocain abattu par le Polisario dans le Sahara circulent sur les réseaux sociaux. De quoi s’agit-il en réalité ?

Le Polisario s’en prend à nouveau au Maroc

Le Polisario, protégé de l’Algérie, accuse le Maroc de faire obstacle à la « décolonisation » du Sahara occidental et la communauté internationale d’inaction.

Aucune capacité militaire pour le Polisario

Alexander Ivanko, Chef de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a affirmé dans un rapport que le Polisario n’est pas disposé à aller vers un cessez-le-feu avec le Maroc et n’a pas les capacités...

« La marocanité du Sahara est irréfutable »

La souveraineté du Maroc sur le Sahara est irréfutable si l’on s’en tient aux documents royaux historiques, a affirmé jeudi Bahija Simou, la directrice des Archives royales, lors d’une conférence organisée par l’Association Ribat Al Fath pour le...

Une carte du Maroc sans le Sahara à l’origine d’un appel au boycott de Lacoste

Lacoste a récemment sorti une nouvelle collection de polos avec une carte du Maroc amputée de son Sahara, suscitant une vive polémique sur les réseaux sociaux.

La justice européenne confirme la fin de l’accord de pêche avec le Maroc

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a mis un point final, ce vendredi, à une longue saga juridique en annulant définitivement les accords commerciaux, notamment ceux relatifs à la pêche, conclus entre l’Union européenne et le Maroc. Cette...

Un tournant pour France 24 : la chaîne affiche la carte complète du Maroc

La chaîne affiliée au ministère des Affaires étrangères français, France 24, a récemment modifié sa représentation cartographique du Maroc. Fini le temps où les provinces du sud étaient retranchées, la chaîne diffuse désormais une carte complète du...

Maroc : EasyJet dans la tourmente

La compagnie aérienne britannique EasyJet se retrouve au cœur d’une polémique après avoir diffusé une carte du Maroc amputée de son Sahara.

Étonnante découverte de fossiles de dinosaures dans le Sahara marocain

Des fossiles des premiers dinosaures pourraient être enfouis dans les dunes du Sahara marocain et dans la forêt amazonienne. C’est ce que révèle une nouvelle étude sur l’origine des dinosaures et leur évolution, publiée dans la revue Current Biology.

Sahara : Staffan de Mistura propose la partition entre le Maroc et le Polisario

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, se heurte à un mur. Sa proposition de partition du territoire, présentée lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, n’a reçu aucun soutien de la part du Maroc ni du...