Suite aux décisions rendues par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) concernant les accords de pêche et agricole entre l’UE et le Maroc, la France a tenu à réaffirmer son soutien indéfectible au royaume.
Les négociations avec le polisario reprendront lundi prochain à Manhasset, près de New York. Selon le calendrier Onusien, elles doivent durer trois jours (7, 8 et 9 janvier). La délégation marocaine est similaire à celle qui a participé au 2e round. Outre Chakib Benmoussa, elle sera composée de Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Yassine Mansouri, patron de la DGED et Khalli Hanna Ould Rachid, président du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (Corcas). Ils seront appuyés par des experts techniques.
Sans préjuger de l’issue de ces pourparlers, personne n’attend de miracle de ce 3e round. Depuis le deuxième, aucun contact officiel entre les deux parties n’est venu insuffler un peu d’espoir pour avancer vers une solution politique. Avant de s’envoler vers les Etats-Unis, « la délégation marocaine est sereine, sous aucune pression », comme le rappelle une source proche du dossier. D’ailleurs, Rabat a tenu à maîtriser la date et le lieu des négociations : Manhasset, après l’agenda interne ponctué par les élections législatives et la formation du gouvernement. Le Maroc a fini par avoir gain de cause face au polisario qui avait avancé la ville de Genève pour abriter les pourparlers.
De plus, la dernière initiative des séparatistes sahraouis renseigne sur leur niveau réel d’implication dans ce 3e round. Car, décider d’organiser leur congrès à Tifarity à la veille de la reprise des négociations est une pure provocation. La protestation marocaine a été multiple, de la diplomatie au Parlement en passant par la société civile. L’Onu a pris acte de cette contestation.
Selon la même source proche du dossier, les Algériens refusent d’assister aux négociations. Ils se contentent d’être présents à l’ouverture et à la clôture des pourparlers, sans y apporter d’aide aux parties concernées, comme l’a recommandé le Conseil de sécurité. Ce raidissement de la position d’Alger trouve son illustration dans l’exemple de la réouverture des frontières. Sur ce chapitre, Yazid Zerhouni, ministre algérien de l’Intérieur, a été on ne peut plus clair. Pour lui, la réouverture des frontières est un problème annexe, lié à la résolution de la question du Sahara Marocain. C’est après cette étape qu’on peut envisager d’ouvrir les frontières entre les deux pays. Notons que cette position est empruntée à Rabat qui avait toujours refusé par le passé de mettre le problème du Sahara Marocain entre parenthèses pour développer la coopération entre les deux pays, comme le souhaitait Alger. D’ailleurs, sur le plan bilatéral, rien n’a été entrepris. Aucune visite d’un ministre au cours de l’année qui s’est écoulée. Donc la décision de blocage a été prise au sommet de l’Etat.
Dans cette affaire, le Maroc est chez lui. Il mise sur le développement des provinces du Sud qui permettra de consolider davantage le front intérieur. Outre les projets lancés au cours de 2007, des programmes d’habitat dans ces régions seront annoncés dans les prochaines semaines.
Autonomie, mode d’emploi
La proposition marocaine pour une autonomie au Sahara Marocain se fera dans le cadre de la souveraineté marocaine et l’intégrité territoriale. Elle permettra aux Sahraouis de gérer leurs affaires à travers des organes. Ainsi, la région aura un pouvoir exécutif exercé par un chef de gouvernement élu par un Parlement régional et installé par le Souverain.
Pour le Parlement, une partie de ses membres sera élue par les tribus et le reste via le suffrage universel. L’offre marocaine prévoit également la présence dans la région du commissaire du gouvernement dont la mission sera de veiller au respect des éléments de souveraineté. Il s’agit notamment de la Commanderie des croyants, la défense et les relations extérieures. A cela s’ajoutent le drapeau, la monnaie et l’hymne national.
A la fin des négociations, la validation de l’autonomie se fera par l’organisation d’un référendum auprès de la population des provinces du sud, selon la légalité internationale et les résolutions des Nations unies.
L’Economiste - M. C.
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