Accusé de salafisme et représentant une menace pour la sécurité nationale, l’imam marocain Mohamed Badaoui, chef de la communauté islamique de Reus (Tarragone), a été expulsé d’Espagne le 20 novembre. Il réclame les rapports de police sur lesquels s’est basée la justice pour ordonner son expulsion.
Mohamed Said Badaoui, qui vivait à Reus (Tarragone) depuis 30 ans, demande à l’Audience nationale de publier les rapports de police qui lui ont permis de décider de lui refuser la nationalité espagnole. L’imam marocain a été expulsé du territoire espagnol le 20 novembre, soit un mois après son arrestation et son placement en détention au Centre d’internement des étrangers (CIE) de Barcelone le 19 octobre, sur la base d’informations du Commissariat général à l’information (CGI) le présentant comme un « radicalisé » et une menace pour la sécurité nationale.
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Selon l’avocat de Badaoui, Ivan Aybar, les motifs avancés dans la procédure d’expulsion, lancée le 5 août, sont les mêmes que ceux invoqués pour lui refuser la nationalité il y a des mois, à savoir que son client représente un « danger réel, certain et imminent » pour la sûreté de l’État. Dans une lettre adressée ce jeudi à la Cour, Aybar demande à avoir l’intégralité du contenu des rapports de police qui ont conduit à l’expulsion de son client, dénonçant une « manœuvre dilatoire ». L’avocat entend porter les faits à la connaissance du parquet afin qu’il détermine la responsabilité éventuelle de l’administration dans le manquement « répété et persistant » aux décisions de la Cour.