Les salles de sport, un véritable phénomène au Maroc

8 décembre 2007 - 01h12 - Maroc - Ecrit par : L.A

Partout dans les grandes villes du Maroc, on trouve des salles de sport ; que ce soit dans les banlieues populaires ou dans les quartiers huppés, ces structures sont devenues au fil du temps un véritable phénomène.

En effet, les Marocains, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, sont de plus en plus conscients de l’intérêt de pratiquer un sport dans des structures spécialisées et bien équipées. Chacun selon ses moyens financiers choisit la salle de sport qui convient le mieux à ses attentes. Certaines proposent à une clientèle aisée des installations ultra-modernes moyennant une somme élevée, tandis que d’autres optent pour des formules à la portée de la majorité des personnes, et dont le montant mensuel ne dépasse pas les 150 dirhams.

Samir Mrani, professeur d’éducation physique, explique à Magharebia que chronologiquement, ce sont les petites structures de quartier qui ont donné le ton. Par la suite, on a assisté à l’émergence de grands clubs qui, à chaque ouverture, créent un véritable engouement, attirant une clientèle spéciale cherchant la qualité et le luxe. "Ces grands clubs offrent un cadre idéal à la clientèle, que ce soit les cibles potentielles ou les personnes déjà inscrites", explique-t-il.

Alors que les petits centres offrent exclusivement des équipements et des espaces sportifs, les grandes structures proposent des programmes organisés adaptés à leurs clients. M. Mrani explique que les responsables de ces derniers cherchent à répondre aux attentes spécifiques d’une clientèle qui n’hésite pas à dépenser beaucoup pour se tenir en forme. "Ils présentent une architecture originale, accompagnée d’écrans plasma et d’un matériel sportif dernier cri. Ils misent aussi sur des coachs chevronnés et n’hésitent pas à faire appel à des étrangers pour séduire les adhérents", ajoute-t-il.

Hakima Meliani, cadre bancaire, s’est inscrit dans un grand club de la capitale depuis six mois, moyennant 15 000 dirhams par an. Son objectif essentiel était non seulement axé sur le sport, mais aussi sur l’entourage. "Les grandes salles offrent tout un programme aux clients, répondant à toutes les attentes. Mais si je me suis inscrite dans ce club, c’est aussi pour rencontrer de nouveaux amis et nouer des contacts qui peuvent me servir dans l’avenir", avoue-t-elle.

Les entrepreneurs ont saisi l’occasion de ce marché juteux. Ahmed Sellami, gérant d’une salle de sport à Marrakech, déclare que son patron a ouvert en l’espace de trois ans cinq structures dans différentes villes du Maroc. Il affirme qu’il s’agit d’un secteur prometteur dès lors que l’on peut cibler sa clientèle. "Nous connaissons parfaitement nos clients, que nous essayons toujours de mettre à l’aise. Nous proposons aussi des formules incitatives au profit des entreprises. Selon le nombre de leurs adhérents, nos tarifs se situent entre 300 et 600 DH par mois et par personne."

Alors que les petits centres offrent exclusivement des équipements et des espaces sportifs, les grandes structures proposent des programmes organisés adaptés à leurs clients

En effet, de plus en plus d’entreprises au Maroc essaient de trouver le cadre idéal pour leurs employés. Sanae Maaroufi, directrice des ressources humaines dans une entreprise à Casablanca, souligne qu’il est devenu important à l’heure actuelle de motiver les employés par diverses méthodes, dont le sport. Son entreprise subventionne pour ses cadres des abonnements dans des salles de sport.

Quelques entreprises ont ouvert des salles de gym spécialement pour leurs employés. C’est le cas d’un grand centre d’appels de Rabat, qui a inauguré il y a quelques jours sa propre salle de sport entièrement insonorisée. Ce centre propose les équipements sportifs les plus modernes pour l’entraînement cardio-vasculaire, le fitness, la danse et l’endurance. Le service de communication de cette entreprise explique que l’idée est de permettre aux collaborateurs de disposer d’un espace dédié à l’activité physique pour entretenir leur forme et se détendre.

Le culte du corps parfait gagne donc le Maroc. Pour le sociologue Jamal Bardai, à l’ère de la mondialisation, les Marocains sont de plus en plus influencés par les canons de beauté internationaux. Il explique qu’il y a quelques années, les Marocains s’intéressaient bien moins à leurs corps qu’ils ne le font aujourd’hui. "La société évolue, modifiant ainsi les mentalités. Depuis quelques années, hommes et femmes, qu’ils soient jeunes ou vieux, veulent entretenir leur image aux yeux des autres. Le recours au sport et à la chirurgie esthétique est plus fréquent pour toutes les couches sociales", ajoute-t-il.

Cependant, tous ne peuvent se permettre de s’abonner dans les grands centres.

Mounir Mouhib, cadre informatique dans un établissement public, estime que les grandes salles pratiquent des prix hors de toute proportion. "Je ne gagne que 5000 dirhams par mois et je vois mal comment je pourrais payer 1500 ou 2000 dirhams mensuellement. Les autres structures des quartiers populaires manquent de sécurité et ne répondent pas à mes aspirations."

Pourtant, ce sont les petites salles qui attirent le plus de clientèle, au vu de leur prix abordable. Ce sont surtout des salles d’arts martiaux, qui offrent en parallèle des activités de musculation, de danse et de fitness.

Autrefois réservées aux hommes, elles comptent à l’heure actuelle plus de femmes qui veulent entretenir leurs corps.

Saida Mbarki, enseignante, est une fidèle cliente d’une salle de sport à Salé depuis maintenant trois ans. Le sport est devenu une habitude nécessaire dans sa vie quotidienne alors qu’auparavant, elle n’en pratiquait aucun. "C’est une amie qui m’a emmenée dans cette salle de sport. La monitrice m’a convaincue de l’intérêt du fitness. C’est devenu un passe-temps agréable et utile pour moi. Et ça ne me coûte que 130 dirhams par mois", déclare-t-elle satisfaite, tout en se préparant pour sa troisième séance hebdomadaire.

Hayat Boufaracha, une infirmière, est dans le même cas. Elle fréquente une salle de Témara depuis deux ans. Après sa grossesse, elle était déterminée à perdre quelques kilos à tout prix. L’ouverture d’une salle de sport à côté de chez elle lui a permis d’exaucer ses vœux en l’espace d’un an.

"Si cette salle n’était pas à côté de ma maison, je n’aurais jamais pensé à cette solution et je me serais contentée du régime. Mais, heureusement que maintenant on trouve des salles de sport partout à des prix raisonnables."

Magharebia - Sarah Touahri

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