Sebta et Melilla préparent la "guerre" contre le Maroc

L’Espagne et les deux villes de Ceuta et Melilla ont organisé une rencontre importante, élargie au gouvernement espagnol en vue d’une riposte vigoureuse contre la fermeture des postes-frontières.

Contre le blocus économique que veut leur imposer le Maroc, le dirigeant du parti populaire (opposition), Pablo Casado, ainsi que les responsables des deux villes, ont longuement discuté de la question avec le chef du gouvernement, Pedro Sanchez.

Cette réunion intervient après celle organisée par le président de la ville de Melilla, Juan Imbroda, et son homologue de Sebta, Eduardo de Castro, dans un palace de Malaga pour élaborer une stratégie commune contre le blocus économique, décidé par le Maroc en août 2019, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia. Pour les deux responsables, ces restrictions ont atteint leur summum, la semaine dernière, avec l’interdiction de l’accès à Sebta, de plusieurs tonnes de poisson que le Maroc livrait quotidiennement au marché de la ville.

Entre autres décisions, le premier responsable de Sebta veut convaincre le président du gouvernement central, Pedro Sanchez, à prendre les mesures nécessaires pour "ne pas hypothéquer la ville et, par ricochet, rendre son avenir tributaire des décisions prises de l’autre côté des frontières de Tarajal". Quant aux participants à la réunion de Malaga, ils ont demandé au gouvernement central de fournir aux deux villes les moyens nécessaires pour faire face à la crise. Ils ont également proposé le durcissement de la position espagnole par l’imposition du visa à tous les citoyens marocains, y compris les habitants du "Grand Tétouan" (Tétouan, M’diq et Fnideq) et de Nador.

Par ailleurs, ces responsables menacent de riposter fermement aux multiples tentatives unilatérales de fermeture des frontières. Pour le même quotidien, ces menaces présagent d’une "guerre chaude" sur les deux postes-frontières ; une guerre dont les premières victimes seront les personnes qui fréquentent ces points de passage. En l’absence de tout dialogue entre les deux pays, la tension ne cesse de monter aux abords des deux postes-frontières, vu que le gouvernement marocain a bloqué le passage aux voyageurs, dont les MRE et les Marocains de Sebta.