Au volant de sa Mercedes Class A ce 30 mars, Sofiane Kiyine s’est engagé à vive allure dans un rond-point situé aux abords du hall omnisports Louis Melin à Flémalle. Le véhicule a heurté une bordure, se projetant dans les airs à plusieurs dizaines de mètres avant de traverser la façade en tôle avant du hall omnisports. Deux mois après cet accident spectaculaire, le footballeur professionnel de 26 ans, qui s’apprête à reprendre l’entraînement lundi, a décidé de rompre le silence.
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« En sortant d’un restaurant, j’ai repris la route pour rentrer à la maison… Oui, j’ai pris deux gin-tonics, peut-être trois, je ne sais plus très bien. Mais pas plus, car je ne consomme que très peu d’alcool. En tant que footballeur professionnel, j’ai une hygiène de vie à respecter. Et je m’y tiens avec un tout petit écart de temps à autre. Mais pas plus, je le répète. […] J’ai reçu une éducation avec des valeurs et je vois que ce qui s’est passé a affecté mon père. Tout comme ma maman et mes deux sœurs. Je ne voulais pas tout ça pour eux. Je ne voulais vraiment pas », a déclaré Sofiane Kiyine dans un entretien au journal Le Soir.
Le joueur de l’OH Louvain soutient qu’il n’était pas « ivre, ni sous influence de drogue et d’un médicament comme le Valium ». Il confie avoir senti des « bouffées de chaleur » au volant. « Les trois jours précédents, j’avais jeûné. On était en plein ramadan… Pour une raison que même les médecins ne s’expliquent pas avec précision après examens, je fais un début de malaise. Mais impossible de me ranger le long des quais. Soudain, sans que je puisse soupçonner la suite, c’est le trou noir. Lorsque je me réveille, je suis dans une chambre d’hôpital, sous sédatif. Je ne me rappelle plus de rien », raconte le Belgo-marocain.
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Sofiane Kiyine a pu voir les images de l’accident. « Mes parents ne voulaient pas que je les voie, mais deux semaines après l’accident, il fallait que je mette des images sur ce que j’avais l’impression de ne pas avoir vécu. J’étais abasourdi. Sans voix… », a confié le joueur qui a demandé l’assistance psychologique de son club pour surmonter cette épreuve. « Il me fallait reprendre confiance en moi, j’avais besoin de me libérer de mes angoisses d’avoir peut-être failli tuer des gens », indique-t-il, remerciant son coach Marc Brys, et ses coéquipiers pour leur « compréhension » et leur « humanité ».
« J’ai eu la deuxième lombaire cassée, une fracture sous l’orbite de l’œil et huit points de suture à cause d’une entaille au talon. C’était sérieux, mais le processus vital n’a jamais été engagé », assure Sofiane qui compte témoigner son « empathie » aux basketteuses de l’Alliance Flémalle. « Je me dois de leur parler, et de montrer, par des choses simples comme un achat de matériel pour leur club, que je ne suis pas insensible à ce qu’elles ont vécu », a annoncé le Belgo-marocain qui espère être « blanchi » par la justice. Mais promet-il d’ores et déjà : « L’alcool, je ne touche plus ! Basta ! ».