Tanger : des MRE impliqués dans des transactions immobilières suspectes

22 décembre 2024 - 21h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Se basant sur des informations fournies par les services de contrôle de la Direction générale des impôts, les inspecteurs de l’Autorité nationale du Renseignement financier (ANRF) mènent des enquêtes sur des opérations de blanchiment d’argent organisées dans des biens immobiliers situés dans des villes du nord du royaume, principalement à Tanger. Des Marocains possédant également des nationalités espagnole, néerlandaise et belge figurent parmi les acheteurs supposés.

Les enquêtes révèlent que les suspects avaient déposé des montants atteignant 80 % de la valeur des appartements dans des résidences en construction, à travers des contrats de réservation, rapporte Hespress. Mais les travaux entrepris dans le cadre de ces projets ont été suspendus pendant des années, sans qu’ils soient achevés ou que des certificats de conformité à l’habitat (Permis d’habiter) soient délivrés aux bénéficiaires supposés. Outre l’immobilier, les promoteurs immobiliers investissaient d’autres activités comme l’import-export, l’agriculture, entre autres.

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Les enquêtes confirment également une collusion entre les promoteurs et des clients suspectés, à travers le nombre de réservations effectuées avec des identités uniques et la nature des biens immobiliers, dont les prix dépassent les plafonds de soutien direct au logement. Les projets immobiliers à l’arrêt, objet des vérifications, avaient été stratégiquement situés pour maintenir les prix des biens immobiliers résidentiels et faciliter leur revente rapide, révèlent encore les enquêteurs.

Les inspecteurs de l’ANRF ont ainsi découvert qu’ils utilisaient des bureaux de vente fictifs afin de justifier la légalité des projets commercialisés et d’écarter les soupçons. De plus, aucune réservation ou vente n’a été enregistrée via les canaux bancaires, par le biais de crédits immobiliers. Les réservations comportaient des indications selon lesquelles les financements immobiliers étaient effectués par paiement direct en espèces.

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En tout, 54 dossiers – représentant une augmentation annuelle de 25,58 % - relatifs à des actes soupçonnés d’être liés au blanchiment d’argent ou aux crimes sous-jacents, ainsi qu’au financement du terrorisme ont été transmis ont été transmis aux procureurs auprès des tribunaux de première instance de Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech, ainsi qu’au procureur général près la Cour d’appel de Rabat.

Par ailleurs, le nombre des déclarations de soupçons de blanchiment d’argent reçu par l’ANRF s’élève à 5171, soit une croissance annuelle de 53,76 %.

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