Transferts en devises : Les MRE indétrônables

15 mars 2002 - 12h34 - Economie - Ecrit par :

Encore une fois, les MRE ont été généreux. L’année 2001 a battu tous les records en matière de rapatriements. La principale source de devises pour le pays, comme aiment à le préciser les banquiers, a réalisé des recettes de 36,16 milliards de DH au titre de l’année 2001, en progression de 57,5% par rapport à 2000. Durant toutes ces dernières années, les Marocains résidant à l’étranger ont boosté les transactions courantes. Les recettes ont progressé en moyenne de 22 milliards de DH durant les dix derniers années. Pour l’année 2001, il y a eu en plus l’effet euro. Les MRE ont en effet accéléré leurs transferts à l’approche de la mise en place de la monnaie unique notamment durant la période estivale.

Conjugué à une expansion des recettes touristique et à une légère baisse des charges en intérêts de la dette extérieure publique, l’évolution de ces transferts MRE a permis de dégager un excédent de plus de 12 milliards de DH au niveau du compte des transactions courantes et ce, pour la première fois depuis 1996. Cet excédent intervient après les déficits successifs enregistrés et dont le plus important a été enregsitré en 2000 (-5,046 milliards de DH).

Parallèlement, les échanges avec l’extérieur ont été marqués par un léger recul du déficit commercial. Les exportations ont grimpé de 2% à 80,43 milliards de DH.

Pour leur part, les importations n’ont progressé que de 1,1% à 123,85 milliards de DH. En volume, elles ont enregsitré une hausse de 6,7%. Le taux de couverture des importations par les exportations passe ainsi à 64,9% contre 64,3% en 2000.

L’année 2001 a été marquée par une hausse des achats de demi-produits, des produits alimentaires, des biens de consommation et des produits énergétiques mais aussi par la baisse des importations des biens d’équipement et des produits bruts.

Par ailleurs, les recettes et dépenses au titre des revenus des investissements et prêts privés ainsi que les intérêts de la dette extérieure publique ont dégagé un déficit de 9,66 milliards de DH contre -9,271 milliards de DH en 2000. Ce qui représente une aggravation de 4,2% par rapport à l’année 2000.

Principal constat : poursuite de désendettement du pays auprès de ses créanciers internationaux. En témoigne l’allégement des intérêts de la dette extérieure publique de 3,6% à 8,8 milliards de DH. A signaler à cet égard que les emprunts extérieurs du secteur public ont enregsitré des flux négatifs. Compte tenu de la réduction des arriérés et du flux négatif des financements extérieurs, le Trésor a poursuivi son financement sur le marché intérieur et plus précisément sur celui des adjudications des bons du Trésor.

Pour leur part, les dépenses au titre des revenus d’investissement et des prêts privés ont progressé de 51,9% à 4,5 milliards de DH. Au niveau du compte de capital et d’opérations financières, la principale évolution a concerné les recettes des investissements et prêts privés étrangers qui atteignent 32,94 milliards de DH, soit une augmentation de 20,3 milliards de DH.

Cette progression s’explique par l’évolution favorable des financements par cession de devises mais aussi par les opération de conversion de la dette extérieure publique en investissements privés.

L’ensemble de ces évolutions s’est évidemment traduit par un solde excédentaire au niveau de la balance des paiements. Celui-ci s’est élevé à 43,48 milliards de DH contre un déficit de 4,4 milliards de DH en 2000. A titre comparatif, cet excédent représente le triple du dernier record enregistré en 1999 et qui était de 16,06 milliards de DH.

L’Economiste

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