Travail saisonnier, les Marocaines supplantent les Roumaines

9 avril 2008 - 22h41 - Espagne - Ecrit par : L.A

« Une réussite exemplaire à étaler à d’autres secteurs et régions ». C’est ce qui ressort de la rencontre organisée le 5 avril dans la ville espagnole de Cartaya pour faire le bilan de cette opération. Une délégation marocaine s’est spécialement déplacée pour voir de près les conditions de travail des ouvrières marocaines. Ministres, parlementaires et journalistes ont pu visualiser à quel degré la mairie de Cartaya s’est mobilisée pour rendre ces conditions les plus humaines possibles. La ville de Cartaya a construit des sortes de maisons préfabriquées en métal où logent entre 6 et 8 personnes.

Les douches et cuisines se trouvent à l’extérieur de la demeure. « Ce n’est qu’un logement provisoire », rassure-t-on auprès de la mairie. Pour preuve, celle-ci a déjà entamé la construction d’un grand complexe résidentiel qui sera ouvert dans 18 mois environ. « Les ouvrières auront alors chacune sa chambre », se félicite Juan Antonio Milan, le maire de Cartaya.

Les ouvrières, elles, sont visiblement très contentes. En atteste leur souhait, exprimé auprès du ministre du Travail et du directeur général de l’Anapec, d’intervenir pour faire en sorte que les contrats soient plus longs, voire permanents.

Pas moins de 13.000 seront recrutées pour cette campagne agricole 2008. L’opération atteint cette année son pic après des débuts trébuchants marqués par des taux de non retour considérables. Mais cette difficulté a été heureusement surmontée. Le taux de retour avoisine aujourd’hui les 95%. Ce succès a été permis grâce à la mesure consistant à sélectionner les femmes qui ont des enfants à charge.

Les ouvrières marocaines ont la cote. « Elles sont sérieuses et travaillent bien », témoigne un entrepreneur espagnol. La communauté des ouvriers marocains est en passe de devenir la première en Espagne parmi celles des employés recrutés dans le pays d’origine. Après avoir tenté la même expérience avec les Roumains et les Polonais, les Espagnols ont compris qu’il valait mieux se tourner vers le pays le plus proche avec lequel, plus que la géographie, des liens séculaires existent.

Question rémunération, les ouvrières touchent un salaire journalier de 37 euros ce qui leur fait un revenu mensuel brut dépassant les 10.000 dirhams.

La convention signée entre l’Anapec et la municipalité de Cartaya prévoit une prise en charge du logement et du transport. Le reste est à la charge des ouvrières.

La situation des femmes enceintes à soulevé un certain débat pendant cette visite. Juan Antonio Milan, le maire socialiste de la ville de Cartaya, l’a exprimé très clairement : « La naissance d’un enfant est un événement heureux ».

Les participants ont néanmoins souligné que des marges d’amélioration existent notamment concernant les conditions de logement et de salaire.

Source : L’Economiste - Nabil Taoufik

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