Les flux migratoires irréguliers en provenance du Maroc vers l’Europe ont diminué au cours des derniers mois. C’est ce qu’indiquent les données de l’Agence européenne des frontières, Frontex.
Condamnation unanime et sans surprise du terrorisme, professions de foi sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration clandestine, mais aucun résultat concret : le premier sommet euro-maghrébin s’est achevé samedi à Tunis sans autre avancée que celle de s’être tenu. Les réunions bilatérales les plus attendues n’ont en effet pas eu lieu.
Jacques Chirac et le leader libyen Mouammar Kadhafi se sont ostensiblement boudés et le problème de l’indemnisation des familles des victimes de l’attentat contre le DC-10 d’UTA ne paraît pas avoir fait de progrès décisif. Comme on pouvait s’y attendre, le roi Mohammed VI du Maroc et le président algérien Abdelaziz Bouteflika ne se sont pas rencontrés. Aucun progrès n’est donc prévisible dans l’interminable conflit du Sahara-Occidental. Du coup, les appels de Jacques Chirac et des Européens à la création d’une « zone maghrébine de libre-échange » relèvent du voeu pieux, les mauvaises relations algéro-marocaines bloquant toute construction d’un Grand Maghreb.
Les réunions bilatérales qui ont eu lieu n’ont pas été plus productives. Celles entre les Européens n’ont pas permis d’entrevoir une percée dans les travaux de la conférence sur la Constitution de la future Europe élargie. Pire, l’Espagnol José Maria Aznar, principal accusé avec la Pologne du retard pris par ces travaux, a quitté Tunis après deux heures à peine.
Autant dire que le premier sommet du « dialogue 5 + 5 » aura surtout été marqué par des espoirs déçus. Dans ce contexte, on risque de n’en retenir que la discrétion de Jacques Chirac sur la nécessité, pour les pays du Maghreb, d’instaurer un Etat de droit, condition en principe de leur ancrage à l’espace européen. Et le soutien présidentiel sans nuance au régime de Zine ben Ali, au moment où l’opposition tunisienne dénonce la « détérioration des libertés » et les centaines de prisonniers politiques qui croupissent dans le pays.
Libération
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