Une "Marche vers la lumière" : La guerre contre l’analphabétisme

30 mai 2003 - 10h51 - Maroc - Ecrit par :

Un programme pluriannuel a été élaboré par le gouvernement pour être lancé en début du mois de mai courant (le 5 mai). Ce lancement a été, à plusieurs reprises, ajourné pour des problèmes de calendrier des ministres en charge de ce dossier. Mais, le hasard a voulu que les tambours de la guerre contre l’analphabétisme se fassent entendre après les actes terroristes perpétrés a Casablanca le 16 mai.

C’est d’une véritable guerre qu’il s’agit, puisque l’analphabétisme, ajouté à la misère, constituent des ingrédients, et non des moindres, pour former des bombes humaines.

C’est donc au milieu d’une atmosphère profondément marquée par les sinistres événements du 16 mai que le premier ministre, Driss Jettou, a présidé le mardi 27 mai à Rabat, la cérémonie de lancement d’un plan de grande envergure de lutte contre l’analphabétisme.

Un phénomène qui affecte environ la moitié de la population marocaine. Comme l’a souligné le 1er ministre dans son allocution, au Maroc, l’analphabétisme qualifié au passage par Driss Jettou de "phénomène choquant et d’alarmant", touche 12 millions de Marocains, soit 3 femmes sur 5 au niveau national, 2 femmes sur trois dans le monde rural et un enfant marocain sur trois.

Ces chiffres donnent la mesure de ce fléau qui nuit au développement économique et social du Maroc et le confine à la 123ème place dans le classement des pays en terme de degré du développement humain. Pour résoudre progressivement cette problématique, Driss Jettou, en reconnaissant le rôle primordial de l’Etat en matière d’alphabétisation, a appelé à travers le discours qu’il a prononcé devant des ministres, des responsables associatifs, des artistes, des représentants d’employeurs, d’ONG, de partis politiques, de services consulaires et d’ambassades, d’organismes internationaux..., à la conjugaison des efforts de tous pour parvenir aux objectifs tracés.

Au passage, il a déploré le fait qu’après 47 ans d’indépendance le taux d’analphabétisme au Maroc n’a que faiblement régressé malgré la décélération constatée d’une année à l’autre.

Le taux d’analphabétisme est passé au Maroc de 80% en 1960, à 48% en 1999. Appelé à juste titre Massirat Al Nour (marche vers la lumière), le vaste programmé annoncé par le 1er ministre et qui a été détaillé par la suite par Najima Rhozali Tai Tai, secrétaire d’Etat chargé de l’alphabétisation, devra marquer le début d’une véritable guerre au Maroc contre l’analphabétisme.

Parmi les objectifs tracés, les initiateurs de la "Marche vers la lumière" ambitionnent de ramener à la fin de 2004 le taux d’analphabétisme de 48% à 35%. A moyen terme, c’est à dire à l’horizon de 2010, ce taux devra être ramené à 20%, parallèlement à la garantie de l’éducation pour tous à cette échéance.

A l’horizon 2015, on a placé la barre très haut puisque cette année devra connaître, si tout va bien, l’éradication totale de l’analphabétisme au Maroc.

Auparavant, la campagne nationale d’alphabétisation lancée pour cette année, vise à alphabétiser 570.000 bénéficiaires dans le cadre d’une opération dite générale.

A cela devront s’ajouter les bénéficiaires des programmes ciblés destinés aux opérateurs publics (146.000 bénéficiaires), aux associations (269.000 bénéficiaires) ainsi qu’aux entreprises (15.000 bénéficiaires).

C’est surtout sur les moyens matériels et humains du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse qu’on compte le plus pour sortir une large frange de la population des ténèbres de l’ignorance vers les lumières du savoir. Et ce n’est pas là une mince affaire.

L’opinion, Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Education - Développement - Alphabétisation

Ces articles devraient vous intéresser :

L’anglais s’impose peu à peu dans l’école marocaine

Petit à petit, l’insertion de l’anglais dans l’enseignement se généralise au Maroc. Après le primaire, c’est au tour du collège, selon un communiqué du ministère de l’Éducation nationale dès la prochaine année scolaire.

Les Marocains du monde, des compétences « sous-exploitées » par le Maroc

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent faiblement au développement du Maroc. Pourtant, leurs compétences sont nécessaires pour relever les défis économiques et socioculturels du royaume.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

L’aéroport de Tanger fait peau neuve

Le projet de développement et d’expansion de l’aéroport Ibn Batouta, vise à contribuer au développement touristique et économique de la ville de Tanger. La commune apporte une contribution financière.

Écoles privées au Maroc : mauvaise nouvelle pour les parents

Mauvaise nouvelle pour des parents d’élèves au Maroc. Des écoles privées prévoient d’augmenter encore leurs frais de scolarité à la rentrée prochaine.

Après le séisme, le défi éducatif du Maroc sous les tentes

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre, les enfants marocains se rendent à l’école et reçoivent les cours sous des tentes. Certains ont du mal à s’adapter, tandis que d’autres tentent d’« oublier la tragédie ».

Vacances scolaires : alerte d’Autoroute du Maroc

La Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) a recommandé aux usagers de se renseigner sur l’état du trafic à l’occasion des vacances scolaires qui débutent ce week-end.

Université Paris-Dauphine : propos racistes envers une étudiante voilée

Une étudiante voilée a été victime de propos racistes de la part d’une intervenante du jury lors d’une soutenance de fin d’année à l’Université Paris-Dauphine.

Maroc : les gifles toujours présentes à l’école

Une récente enquête du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) lève le voile sur la persistance de pratiques de punitions violentes dans les établissements scolaires marocains.

L’Institut musulman Al Cham à Montpellier fermé par la Préfecture

L’Institut Al Cham, établissement religieux musulman situé à Montpellier, a été fermé suite à un contrôle administratif inopiné mené par la préfecture. Les autorités ont constaté que l’établissement accueillait illégalement des enfants mineurs de moins...