Des témoignages poignants d’agents français sur l’existence du racisme dans la police
À l’heure où les Français dénoncent les interpellations violentes et racistes, des policiers français parlent du racisme dans leur corps de métier. Témoignages.
Alors que les mouvements anti-racisme se multiplient à la suite de la mort par asphyxie de l’Afro-Américain Georges Floyd aux États-Unis lors d’une interpellation policière, quatre collégiens du Val-de-Marne, âgés de 14 à 15 ans ont été victimes de "discrimination" et ont essuyé des "injures à caractère raciste et homophobe". Soupçonnés de vol à l’arraché, ils ont été interpellés, placés en "détention arbitraire", relâchés puis disculpés.
Les quatre adolescents – l’un est noir, deux sont d’origine maghrébine, le dernier est blanc – s’étaient retrouvés entre copains le 26 mai à Vitry-sur-Seine avant leur interpellation. Ils affirment avoir subi des violences, des insultes racistes et homophobes (« négro », « pédé », « il casse les couilles ce Noir »), et fait l’objet d’humiliations de la part des forces de l’ordre, rapportent Mediapart et France Inter.
La veille de leur interpellation, la police avait enregistré une plainte pour le vol à l’arraché d’un bijou. Le mardi 26, "les policiers sont en surveillance, identifient ces jeunes qui peuvent correspondre à la description des auteurs des faits et procèdent à leur interpellation", fait savoir une source policière.
Les familles des quatre adolescents ont porté plainte contre X pour "détention arbitraire", "injure à caractère raciste et homophobe" et "discrimination". De même, l’une des familles a annoncé avoir saisi la justice pour "violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique". Selon les plaintes, "le transport a lieu dans des conditions de sécurité douteuses, les enfants étant menottés les mains dans le dos, assis l’un sur l’autre pour deux d’entre eux et sans ceinture de sécurité".
Le parquet de Créteil entendait, mercredi 10 juin, saisir l’inspection générale de la police nationale (IGPN) sur ces faits. Le lendemain, les familles des collégiens, ont animé une conférence de presse à Ivry-sur-Seine, au local de la députée Mathilde Panot (La France insoumise) au cours de laquelle elles ont dénoncé un "délit de faciès", des "règles de droit foulées au pied" et une "enquête menée à charge" contre des "innocents".
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