Un médecin maghrébin en France : "On me traite de sale bougnoule et il ne se passe rien"
La vie d’Ali*, un médecin généraliste du Dunkerquois n’a pas été un long fleuve tranquille. Il raconte ses déboires.
Deux gérants de la librairie La Confiserie ont été victimes d’une violente agression raciste dans la nuit de samedi 5 mars à dimanche à Rabastens (Tarn). Samedi, un rassemblement de soutien a été organisé sur la place de l’église faisant face à l’établissement.
« Par souci de transparence et pour éviter les déformations », les deux gérants ont fait le récit via Facebook. Les faits remontent au samedi 5 mars. Majid Berdjouh et Kévin Zeguile venaient de participer à un vernissage sur place, suivi d’une soirée dans un bar à vin tenu par des amis. « Nous sommes restés jusqu’à la fermeture puis sommes retournés à la librairie pour continuer la soirée en petit comité. Vers 3 heures du matin, alors que nous fumions une cigarette devant la librairie, une dizaine de jeunes, la vingtaine, sont arrivés par une rue adjacente avec une petite moto », racontent les deux libraires.
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« La soirée a continué dans une ambiance bon enfant. Au bout de quelque temps, la plupart s’en vont, en restent trois, ils nous demandent s’ils peuvent rentrer voir l’expo. […] Au bout d’une heure, ils nous annoncent leur départ et Majid les raccompagne à la sortie. » C’est à ce moment précis que l’un deux le frappe au visage. « Sous le choc, il tombe à terre et il continue à lui donner des coups de pieds et il lui lance : ‘Tu croyais qu’on était tes amis sale arabe’, t’ façon, on va s’occuper de vous ! » Les agresseurs prennent la fuite. Majid avait le visage en sang. Les amis qui se trouvaient encore dans la cave de la librairie se lancent à la poursuite des agresseurs.
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« En nous voyant arriver, l’auteur des coups portés à Majid me saute dessus, nous roulons par terre, il m’étrangle et m’enfonce son pouce dans l’œil. On s’extirpe du conflit et nous nous réfugions dans la librairie au fond du magasin où Majid et une amie nous attendaient totalement choqués », raconte Kévin. Les trois suspects ne s’arrêtent pas. Ils « font de nouveau irruption dans la librairie, nous coincent au fond de la boutique avec la volonté de nous lyncher », poursuit Kévin. S’ensuit une pluie d’insultes et de menaces : « Toi t’es noir, donc tu parles pas ! » ou encore « On sait où tu habites, on va venir te crever ! » Ayant su que les gendarmes ont été alertés, les agresseurs ont pris la fuite.
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« Nous avons porté plainte et médiatisons la situation pour que cela ne tombe pas dans l’indifférence. […] Si nous nous sentions seuls au moment des faits, nous nous sentons désormais soutenus et cela nous a donné la force d’ouvrir […]. Malgré le choc et la peur, nous restons debout », ont affirmé Majid Berdjouh et Kévin Zeguile. Ils ont témoigné leur gratitude aux organisateurs du rassemblement de samedi qui a réuni 300 personnes. Le rassemblement de soutien vient « rappeler que nous sommes ensemble pour partager des valeurs qui ont plus à voir avec l’amour que la haine ».
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