« Mes parents ont tous les deux 67 ans et présentent des comorbidités attestées. J’ai pris un premier rendez-vous via Doctolib. Le centre d’appels les a appelés et ils ont été récusés. Je ne sais toujours pas pourquoi », raconte à La Dépêche du Midi Sandrine. Elle ne désespère pas. Elle réussit à prendre un nouveau rendez-vous. Un agent de l’hôpital rappelle ses parents, le 20 mars. Les parents reçoivent un message vocal sur leur répondeur. Seulement, la secrétaire a oublié de raccrocher. Elle engage une discussion avec sa collègue et partage avec elle son « rêve d’être standardiste ». « Vous êtes récusés », dit-elle, en rigolant.
Les insultes fusent rapidement. « Et les rebeus là », dit-elle. Elle parle du père de Sandrine et de son épouse, qui se sont heurtés au premier refus de vaccination. « Avec sa “Conchita”, ils s’y sont mis à deux. Et les malins, ils ont des doublons tous les deux. Je vais t’en donner des doublons, enfoirés ! Regarde, ils ont même changé son adresse mail le bouffon », poursuit l’agent. Elle change de sujet. « Jusqu’au lundi, il y a tellement d’Arabes à nettoyer… lui aussi il a été récusé… le bâtard. Il y a du nettoyage à faire le lundi ».
Les parents de Sandrine originaires de Nohic, dans le Tarn-et-Garonne ont fait écouter le message à leur fille. Les propos ont suscité l’indignation de Sandrine. Ces propos renvoient à un tri suivant son origine. Agacée, elle contacte à nouveau la secrétaire. « Je lui ai dit qu’il fallait qu’elle arrête, mais elle a tout nié », confie-t-elle. Lundi dernier, la première injection a été finalement administrée aux parents de Sandrine. Pour celle-ci, cela est tout de même “décourageant”. « Si cela se trouve, il y a d’autres personnes comme elle en France. Castex et Véran nous poussent à aller se faire vacciner mais c’est le parcours du combattant. Heureusement que j’ai été hargneuse pour mes parents. Ce que cette femme a dit fait beaucoup de mal. C’est un comportement dangereux. J’espère qu’elle sera lourdement sanctionnée ».
La sanction tombe. La direction de l’hôpital de Montauban « a décidé de suspendre l’agent dès le 31 mars et de lancer une procédure disciplinaire. » « Par ailleurs, la direction en charge des relations avec les usagers rencontrera très prochainement la personne ayant rapporté les propos incriminés », a-t-elle ajouté, rappelant son engagement vis-à-vis de la défense des valeurs du service public et pour la qualité de la prise en charge des usagers du centre hospitalier.