58% des voitures au Maroc roulent au diesel

16 avril 2009 - 19h03 - Maroc - Ecrit par :

Le taux est de 82% parmi les utilitaires et 47% pour les voitures de tourisme.
Plus la voiture est petite, plus le consommateur privilégie le moteur à essence. En 1970, seule une voiture sur 10 roulait au diesel.

Essence ou diesel ? La réponse semble pencher pour le diesel en raison du prix affiché à la pompe : pour un litre d’essence, le prix est de 10,22 DH alors que le diesel est proposé à 7,19 DH. La comparaison est donc simple : 29,6% de différence, ce qui fait pencher la balance en faveur du diesel. Certes, l’écart n’a pas toujours été aussi important, mais le diesel reste moins cher que l’essence. Avec cela, il reste tout de même 42% des voitures (tourisme et utilitaires) qui roulent à l’essence.

Pour les spécialistes le calcul ne se réduit pas à cette comparaison de prix de carburant, plutôt simpliste. C’est ainsi que pour Hatim Kaghat, directeur marketing chez Kia Maroc, « les experts automobiles étrangers ont depuis longtemps expliqué qu’au coût plus élevé d’achat d’une voiture diesel il faut adjoindre le coût de l’entretien et des réparations. » Autant de facteurs dont le consommateur marocain moyen ne tient pas toujours compte lors du choix de la motorisation de sa voiture. Ainsi, un automobiliste devrait rouler entre 25 000 et 35 000 km par an pour que le différentiel de la motorisation diesel soit justifié. « Or, selon les statistiques, un moteur essence roule en moyenne 15 000 km/an et un diesel 25 000 km/an au Maroc », explique-t-on chez le constructeur Fiat.

L’argument du coût élevé de la réparation du diesel tient à disparaître

En 2008, les ventes de véhicules diesel ont représenté les deux tiers du total. Ce qui devrait augurer d’une diésélisation accélérée du parc automobile qui compte actuellement 2,4 millions d’unités dont 58% roulent au diesel. Il n’en a pas été toujours été ainsi : en 1970, seuls 10% du parc roulait en gasoil, et la domination de l’essence était donc totale. Elle le restera, mais avec des baisses progressives qui porteront les motorisations essence à 86% du parc en 1975, 78% en 1980, 73% en 1985 et 65% en 1990. En 2007, la proportion du parc converti au diesel était de 57%.

Avec cela, des nuances existent. « C’est essentiellement dû à un problème psychologique. Plus on monte en gamme, et plus on constate la préférence du diesel à l’essence. Néanmoins, ce problème se pose moins pour les petites voitures », explique un expert automobile. Un autre fait remarquer que l’on fait moins de route avec une micro-citadine qu’avec une berline. D’ailleurs, la cylindrée joue également dans la consommation d’une automobile. Il faut dire qu’une motorisation 1,3 l n’est en rien comparable à une 3 l. On préfère donc rouler à l’essence dans le premier cas, sachant que la facture ne sera pas trop lourde.
Il reste que la tendance vers le diesel est loin de s’estomper. L’argument qui veut que le coût d’entretien et réparation de ce type de moteur soit plus élevé est de moins en moins recevable, vu le raccourcissement de délai de renouvellement de véhicule chez les ménages, avec, comme corollaire, un risque de panne nettement moins élevé.

Zoom :Essence pour les citadines

Tous les segments ne sont pas égaux devant le taux de diésélisation. A cet effet, les statistiques des ventes à fin 2008 sont très révélatrices. Ainsi, les seuls segments où l’on préfère franchement l’essence sont ceux des micro- citadines et des citadines, avec respectivement 99% et 67,8% des achats qui se portent vers ce type de motorisation. Par contre, sur le segment des berlines, 60% des véhicules commercialisés sont des diesel. Sur le segment du luxe, la préférence n’est pas aussi notable puisque 51,5% des ventes se portent vers les motorisations essence, contrairement au segment des coupés cabriolets où la proportion atteint 73,7%.

Source : La Vie Eco - Noredine El Abbassi

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