« Seule » de Nesrine Slaoui ou l’univers d’une femme maghrébine en France

21 mars 2023 - 14h40 - Culture - Ecrit par : S.A

« Seule », deuxième roman de la journaliste et chroniqueuse Nesrine Slaoui plonge le lecteur dans l’univers d’une femme maghrébine en France, ce qu’elle vit et peut endurer à 30 et à 15 ans.

Parue aux éditions Fayard, « Seule » raconte l’histoire de deux Maghrébines : Nora parisienne, la trentaine, et Anissa à l’âge de l’adolescence, qui vit à Argenteuil, issues de parents marocains qui ont quitté Casablanca et Tanger dans les années 1970-1980 pour s’installer en France. « J’ai choisi le titre “Seule” parce que dans leur vie chacune endure seule son drame et toutes les deux passent par des violences un peu spécifiques. Anissa est victime de cyber-harcèlement qui se termine par un drame. Et Nora est sur une relation de couple très violente. Pas physique, mais psychologique. C’est un peu tabou, car on a du mal à comprendre qu’il y a aussi des violences qui ne sont pas physiques, par exemple des manipulations, des insultes, des intimidations… », explique Nesrine Slaoui, lors de la présentation de « Seule » au Café La Galerie de l’hôtel dans le cadre de l’« Escale littéraire/Book Club », fruit d’une collaboration entre Sofitel Rabat Jardin des Roses et Groupe « Le Matin ».

À lire : Maroc : un roman sur l’homosexualité censuré, devient un best-seller

Pour l’auteure, être femme maghrébine en France, c’est « une identité très particulière pour cette femme ». « C’est le fait de ne pas trouver sa place ni en France ni au Maroc. Elle passe par un vécu plein de discriminations, tout en vivant des choses aussi sexistes comme toutes les femmes, à travers leur relation avec les hommes », précise Nesrine Slaoui. Elle s’est également intéressée à la relation d’une fille maghrébine avec son père en France. « J’ai aussi voulu parler des relations père-fille, sachant que beaucoup de papas se posent la question sur l’éducation de leurs filles dans ce monde-là et comment éduquer les garçons pour que les violences s’arrêtent. Moi, je pense qu’il y a beaucoup de violences héritées de la colonisation, avec des souffrances qu’on transmet de génération en génération, mais qui restent toujours taboues », explique-t-elle.

À lire :«  Illégitimes  », le premier livre de la journaliste marocaine Nesrine Slaoui

La participation de Nesrine à la Marche blanche en hommage à Anisha d’Argenteuil, tuée par un camarade de classe, en la poussant dans la Seine a suscité en la journaliste l’intérêt d’écrire “Seule”. « Cette histoire m’avait vraiment marquée et m’a alertée sur plusieurs choses qu’il fallait dire. D’autant que moi, je préfère faire des livres qui font un peu de la sensibilisation aux violences et aux discriminations ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Maghreb - Femme marocaine - Nesrine Slaoui

Aller plus loin

«  Illégitimes  », le premier livre de la journaliste marocaine Nesrine Slaoui

« Illégitimes », c’est le titre du livre de la journaliste marocaine Nesrine Slaoui, dont la sortie est prévue cette semaine. Dans ce livre, la jeune femme fait un témoignage...

Premier roman pour la maroco-espagnole Meryem El Mehdati

D’origine marocaine, Meryem El Mehdati vient de publier Supersaurus. Dans son livre, celle qui a grandi à Puerto Rico aux îles Canaries, dénonce entre autres les discriminations...

Maroc : un roman sur l’homosexualité censuré, devient un best-seller

Le livre de l’écrivaine marocaine Fatima Ezzahra Amezgar, « Journal d’une lesbienne », a été retiré du Salon international du livre et de l’édition qui s’est tenu en juin à...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.

Maroc : des soupçons d’adultère conduisent à un drame

Le corps sans vie d’une jeune femme a été retrouvé au domicile de sa famille dans les environs de Berrechid. Soupçonné d’homicide, son mari en fuite a été arrêté par les éléments de la Gendarmerie royale relevant du centre territorial de Deroua.

Rapport inquiétant sur les violences faites aux femmes marocaines

Au Maroc, les femmes continuent de subir toutes sortes de violence dont les cas enregistrés ne cessent d’augmenter au point d’inquiéter.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Le burkini banni dans plusieurs piscines au Maroc

Au Maroc, l’interdiction du port du burkini à la piscine de certains hôtels empêche les femmes musulmanes de profiter pleinement de leurs vacances d’été. La mesure est jugée discriminatoire et considérée comme une violation du droit des femmes de...

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles

Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.

Cosmétiques contrefaits : une bombe à retardement pour les Marocaines

Nadia Radouane, spécialiste en dermatologie et esthétique, alerte les Marocaines sur les risques liés à l’utilisation des produits cosmétiques contrefaits.

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.