Premier roman pour la maroco-espagnole Meryem El Mehdati

6 juin 2022 - 10h20 - Maroc - Ecrit par : P. A

D’origine marocaine, Meryem El Mehdati vient de publier Supersaurus. Dans son livre, celle qui a grandi à Puerto Rico aux îles Canaries, dénonce entre autres les discriminations envers les femmes, le chômage des jeunes et l’hyper-tourisme de l’archipel.

Meryem, « très calme et réservée », selon ses propres mots, raconte dans ce premier ouvrage l’histoire d’une fille, Meryem, fille d’immigrés, qui fait face à la dure réalité du chômage des jeunes aux îles Canaries avec toutes ses stations balnéaires et son hyper-attractivité touristique. Mais il ne s’agit pas d’une autobiographie, souligne-t-elle d’entrée dans un entretien à Metal Magazine. « 99 % de Supersaurus est une pure fiction… La plupart des gens ne croient pas qu’une femme puisse écrire un roman dont le protagoniste est une femme sans que cela soit automatiquement qualifié d’autobiographie… », explique-t-elle.

Pour l’auteure, il est de plus en plus difficile pour les jeunes d’exercer le métier de leurs rêves. « Les gens ont généralement des boulots plus ou moins acceptables qui leur permettent de subvenir à leurs besoins vitaux. En fait, chaque jour, il y a plus de gens qui admettent qu’ils détestent faire leur travail, mais qui continuent de le faire malgré tout parce que c’est un cycle infernal et il est impossible de s’en sortir », analyse Meryem.

À lire : La romancière hispano-marocaine Najat El Hachimi remporte le Prix Nadal 2021

« Personne ne veut échouer, l’échec est quelque chose à éviter à tout prix. Je n’ai jamais eu peur de décevoir mes parents, car depuis mon plus jeune âge, ils m’ont appris que ma valeur en tant que personne humaine ne réside pas dans mes mérites académiques ou professionnels ou dans les choses matérielles. Nous méritons tous dignité, respect et amour. Cependant, nous vivons dans un monde extrêmement compétitif où nous devons être les meilleurs 24 heures sur 24. […] Être juste bon n’est pas une option, surtout quand vous êtes une femme », développe la jeune femme d’origine marocaine.

Meryem aborde aussi dans son roman le chômage des jeunes dans une société espagnole « ouverte et multiculturelle », sans oublier l’hyper attractivité touristique des îles Canaries. « Il y a des zones où il n’y a ni centre de santé, ni bibliothèque, ni librairie, seulement des centres commerciaux et des hôtels réservés aux touristes… », déplore-t-elle, dénonçant par ailleurs les discriminations envers les femmes.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Livres - Iles Canaries - Femme marocaine - Jeunesse - Meryem El Mehdati - MRE

Aller plus loin

Le sentier de l’ignorance, premier roman de Rachida Khalil

"Le Sentier de l’ignorance" est le titre du premier roman de la comédienne marocaine Rachida Khalil, paru mercredi aux Editions "Anne Carrière" à Paris.

L’immigration marocaine et subsaharienne dans le roman espagnol contemporain

"L’immigration marocaine et subsaharienne dans le roman espagnol contemporain" est l’intitulé de l’ouvrage en langue espagnole du chercheur, Mohammed Abrighach, édité récemment...

Fatima Daas, romancière, lesbienne et musulmane : "l’homosexualité est un péché" (vidéo)

La jeune romancière franco-algérienne, Fatima Daas, musulmane et lesbienne assumée, affirme que "l’homosexualité est un péché" en islam. Un point de vue surprenant pour la...

La romancière hispano-marocaine Najat El Hachimi remporte le Prix Nadal 2021

«  Lundi, ils nous aimeront  », de la romancière marocaine Najat El Hachimi a remporté le Prix Nadal 2021. Ce prix créé depuis 1944 récompense le meilleur roman original et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Douane : que se passe-t-il si le MRE ne peut exporter sa voiture ?

Il peut arriver, dans certains cas d’un ennui de santé ou d’une urgence quelconque, que le Marocain résidant à l’extérieur (MRE) ne puisse pas, par lui-même, réexporter son véhicule, c’est à dire le reconduire hors du Maroc. La douane marocaine a prévu...

Un milliardaire marocain a de grandes ambitions en Afrique

Le milliardaire américain d’origine marocaine Marc Lasry, président directeur général d’Avenue Capital Group, investit depuis une dizaine d’années dans le domaine du sport. Après avoir été copropriétaire de l’équipe de basketball des Milwaukee Bucks de...

« Comment sortir du monde ? », le premier roman poignant de Marouane Bakhti

« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.

Les MRE très attendus cet été pour booster l’immobilier

Les initiatives gouvernementales et le retour massif des Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent à la relance du marché de l’immobilier marocain.

Les MRE, sauveurs de l’économie marocaine ?

En 2023, les envois de fonds des Marocains résidant à l’étranger ont atteint 11,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 5,2 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre positionne le Maroc comme le deuxième plus grand récipiendaire d’envois...

Marhaba 2023 : un centre d’accueil dédié aux Marocains de l’étranger inauguré à Rabat

Dans le cadre de l’opération Marhaba 2023, la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger a inauguré un centre d’accueil à Rabat.

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

Les MRE pas près de voter

Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.

Femmes ingénieures : le Maroc en avance sur la France

Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.

Le Maroc s’attend à un retour massif de MRE

Le Maroc règle les derniers détails pour l’accueil des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans le cadre de l’Opération Marhaba 2024. Cette année, les préparatifs ont démarré plus tôt que prévu, la célébration de l’Aïd al-adha oblige.