Cherté de l’huile d’olive au Maroc : L’importation pour faire baisser les prix ?

26 août 2024 - 10h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Face à la hausse continue du prix de l’huile d’olive au Maroc, qui pourrait atteindre 150 dirhams la saison prochaine, des professionnels du secteur demandent au gouvernement d’autoriser l’importation de ce produit très prisé par les Marocains pour baisser les prix.

Selon ces acteurs du secteur oléicole, l’importation d’olives « est inévitable ». Elle devrait permettre de « compenser la baisse de la production et rendre les prix de l’huile d’olive accessibles au consommateur marocain ». « La faiblesse de la récolte d’olives prévue cette année fera que le marché marocain se tournera sans aucun doute vers l’importation de cette matière première essentielle », a confirmé auprès de Hespress Rachid Benali, président de la Fédération marocaine interprofessionnelle de l’olive, invitant toutefois le ministère de l’Agriculture à ne pas « encourager » l’importation et à « limiter » les quantités d’olives importées.

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« La hausse prévue des prix de l’huile d’olive est une conséquence inévitable des effets de la sécheresse sur la productivité des oliviers, et non pas du fait de la spéculation ou de la monopolisation par les professionnels. Par conséquent, le recours à l’importation ne ferait qu’aggraver la situation des oléiculteurs marocains, dont la productivité chutera à des niveaux sans précédent cette année à cause de cette sécheresse », a expliqué Benali, appelant à soutenir « les agriculteurs dont les activités ont déjà été affectées par ces six dernières années ». « De quoi vivront-ils, sachant que la majorité d’entre eux sont de petits agriculteurs, si l’importation est permise ? », s’est-il demandé ?

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Le professionnel a en outre exhorté le consommateur marocain à « supporter l’augmentation prévue des prix de l’huile d’olive, d’autant que son coût restera faible si l’on considère directement la quantité consommée par chaque individu. En revanche, la situation des agriculteurs se détériorera avec chaque tonne d’olives importée ». Pour Benali, « l’importation ne devrait être qu’une solution temporaire en cas de nécessité, car cette option pousserait de nombreux agriculteurs à se tourner vers d’autres activités, ce qui pourrait nous laisser, à l’avenir, avec un secteur presque dépourvu de professionnels, même si les conditions climatiques s’améliorent ».

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