Maroc : l’huile d’olive plus rare et surtout plus chère

6 août 2024 - 20h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Une baisse du prix de l’huile d’olive devrait tarder à arriver en raison de la situation catastrophique du secteur oléicole. Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, prend certaines mesures afin de tenter d’inverser la tendance.

L’huile d’olive à 150 dirhams la saison prochaine ? Les olives sont actuellement vendues sur pieds à 15 dirhams le kilo, font savoir les opérateurs. Corollaire : l’huile d’olive sera vendue la saison prochaine à 150 dirhams le litre. « Sans une intervention forte du ministère, cette voie mènera à une année catastrophique. Il n’y aura pas que l’huile qui sera vendue à 150 DH. Des usines vont fermer et des ouvriers seront mis à la porte », avertissait Kamal Ben Khaled, parlementaire du RNI et président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de la région de Marrakech-Settat, lors de la dernière séance des questions orales de la Chambre des Conseillers. Actuellement, le nombre d’unités industrielles de transformation d’olives menacées de faillite tourne autour de plus de 150. En 2023, les tarifs ont connu une augmentation de 30 % à un moment où les pays voisins et concurrents du Maroc étaient eux aussi confrontés à la même difficulté. Cette année, les choses ont changé. Contrairement au Maroc, la Grèce et l’Égypte ont une bonne récolte.

À lire :Prix record pour l’huile d’olive marocaine

Face à la situation catastrophique du secteur oléicole et à la spéculation de certains intervenants, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, a tenu samedi dernier une réunion avec les représentants de la Fédération des industries de la conserve des produits agricoles du Maroc (FICOPAM) à l’issue de laquelle plusieurs mesures ont été prises, rapporte L’Économiste. Ces mesures sont : assurer l’accès à la matière première dans de bonnes conditions afin de préserver les capacités de production du secteur de la transformation, mettre en place des mécanismes pour lutter contre le secteur informel et les pratiques de spéculation qui entravent le bon fonctionnement du marché des produits oléicoles et accélérer la mise en place de l’arrêté fixant les dates de récolte des olives dès la prochaine campagne, maintenir le dispositif limitant les ventes des produits oléicoles à faible valeur ajoutée. Il est également question d’accélérer la publication des textes relatifs à la mise en œuvre des dispositions du contrat-programme 2023-2030 de la filière oléicole, notamment les incitations à la diversification des exportations.

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