Den Berk Délice : pourquoi le producteur belge de tomates s’installe au Maroc

11 octobre 2024 - 13h00 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Face à la flambée des prix de l’énergie et aux incertitudes politiques, le producteur belge de tomates Den Berk Délice prend les devants en s’installant au Maroc.

L’entreprise, connue pour ses 89 hectares de serres à Hoogstraten (province d’Anvers), vient d’inaugurer une serre de 12,8 hectares au Maroc, dans la région d’Agadir. Une première pour une entreprise flamande, même si le secteur a déjà noué des partenariats avec le Royaume lors de la crise énergétique de 2020-2021.

« Nous voyons encore des opportunités de croissance sur le marché », explique Loes van der Velden, directrice des ventes et du marketing chez Den Berk Délice à Vilt.be. L’objectif n’est pas de substituer la production marocaine à la production belge, mais bien de la compléter. Alors que Den Berk Délice continuera de se spécialiser dans les variétés haut de gamme cultivées sous éclairage artificiel en Belgique, la serre marocaine sera dédiée à la production de tomates cerises rouges en vrac. « Notre production au Maroc nous permet de cultiver de délicieuses tomates en hiver à des prix conformes au marché », précise Loes van der Velden.

A lire : Des agriculteurs français en guerre contre la tomate marocaine

La serre marocaine, « différente de celles de notre pays », est recouverte d’une bâche et équipée de filets anti-insectes. Tom Beyers, responsable de la culture, se rend régulièrement sur place pour former l’équipe locale et garantir le respect des standards de qualité de Den Berk Délice.

Cette implantation au Maroc s’inscrit dans un contexte de recherche de solutions face aux défis que rencontre la production de tomates en Flandre. Les coûts énergétiques élevés et les incertitudes politiques concernant l’utilisation des combustibles fossiles incitent les producteurs à explorer de nouvelles pistes, comme le confirme Lu Adriaensen, membre du conseil d’administration de la Coopérative Hoogstraten et producteur sous serre.

Si BelOrta, coopérative de vente de légumes et fruits, préfère « miser sur le local » sans commenter la concurrence marocaine, les coopératives belges reconnaissent la compétitivité des tomates marocaines, en particulier pour les variétés plus chères qui absorbent mieux les coûts de transport.

Den Berk Délice confirme cette analyse et exclut la production de tomates en grappe au Maroc. « La culture de tomates en grappe nécessite une gestion précise du climat de la serre. Pour cela, nos serres fermées sont idéales, mais les serres plus ouvertes d’Europe du Sud et du Maroc ne le sont pas », conclut Loes van der Velden.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Belgique - Agadir - Agriculture

Aller plus loin

Maroc : les tomates, encore plus chères

Après une courte période de stabilité, le prix de la tomate a enregistré une nouvelle hausse au Maroc, atteignant jusqu’à 14 dirhams environ le kilo dans certaines villes comme...

La tomate marocaine menacée par un virus

Le virus « Tuta Absoluta » continue de ravager les cultures de tomates marocaines, causant d’énormes pertes aux producteurs. Ces derniers s’inquiètent pour la production de...

Le Maroc sanctionne la tomate égyptienne

Publiée au Journal Officiel, la décision conjointe du ministre de l’Industrie et du Commerce et de son collègue de l’Économie et des Finances, d’appliquer un droit antidumping...

Tomate : l’Algérie veut détrôner le Maroc

Comme le Maroc, l’Algérie veut compter parmi les pays exportateurs de tomates. Le pays d’Abdelmadjid Tebboune continue par ailleurs de dénoncer la production de tomates à...

Ces articles devraient vous intéresser :

Menace sur la production de myrtilles au Maroc

Le champignon Erysiphe vaccinii, responsable de la maladie connue sous le nom d’oïdium, menace la production de myrtilles au Maroc et dans le monde. C’est ce que révèle une étude menée par l’université d’État de Caroline du Nord.

Pastèques : le Maroc perd du terrain sur le marché européen

Au premier semestre 2024, les exportations marocaines de pastèques vers l’Europe ont baissé de 50,31 % par à la même période de l’année dernière.

L’avocat : l’or vert qui assoiffe le Maroc

La culture de l’avocat nécessite une importante quantité d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’interdiction de cette culture, en cette période de sécheresse sévère et de stress hydrique.

Les dattes algériennes dangereuses pour la santé ?

L’inquiétude enfle quant à la qualité des dattes algériennes importées au Maroc. Dr. Hassan Chtibi, président de l’Association de protection du consommateur, alerte sur les risques sanitaires liés à la consommation de ce produit prisé par les Marocains.

Maroc : une croissance paradoxale entre exportations et importations d’avocats

Alors que le Maroc produit de plus en plus d’avocat, devenant l’un des principaux fournisseurs en Europe, la part des importations continuent de croître.

Camions attaqués en Europe : le Maroc hausse le ton

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé lundi les récentes attaques d’agriculteurs européens contre des cargaisons de fruits et légumes marocains, faisant observer que l’Union européenne (UE) tire davantage profit de...

Maroc : la pastèque sacrifiée pour préserver l’eau ?

Des associations locales de la province d’Al Haouz ont sollicité Rachid Benchikhi, le gouverneur de la province, pour qu’il interdise la culture de pastèques et de melons.

Le Maroc en guerre contre la cochenille

Au Maroc, le ministère de l’Agriculture a mis en place des mesures pour limiter la propagation de la cochenille, un insecte ravageur des cultures de cactus.

Les dattes algériennes au Maroc sous surveillance

Les dattes algériennes commercialisées au Maroc sont saines et ne constituent pas une menace pour la santé des consommateurs, ont assuré des professionnels marocains du secteur, émettant toutefois des doutes quant à la qualité de ce produit importé du...

Maroc : la question des dattes algériennes arrive au parlement

Le groupe Haraki à la Chambre des Représentants a interpellé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sidiki, sur les dattes notamment d’origine algérienne qui ont inondé le marché marocain avant le début du mois de ramadan.