Barak MX, Patriot, Sky Dragon : les armes du ciel marocain

18 avril 2025 - 10h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

La stratégie de défense aérienne du Maroc repose sur une architecture multicouche intégrant des technologies provenant de Chine, de France, d’Israël et des États-Unis. Cette approche, développée sur plus d’une décennie, vise à doter le royaume de capacités avancées pour répondre aux menaces perçues dans la région et assurer la protection de son espace aérien.

Au cœur de ce dispositif figurent des systèmes de pointe récemment acquis ou convoités. Un accord a été passé avec Israël en 2022 pour le système Barak MX (estimé à 500 millions de dollars), capable d’intercepter des cibles variées, y compris balistiques, jusqu’à 150 km, fait savoir Jeune Afrique. Son efficacité a été rapportée lors d’engagements précédents. Le Maroc ambitionne également d’intégrer le système américain Patriot PAC-3 MSE, conçu pour contrer les missiles balistiques et de croisière, et figure parmi les clients potentiels identifiés par les États-Unis pour ce matériel.

Ces systèmes complètent un arsenal déjà constitué d’équipements de différentes portées. Dès 2017, le Maroc a acquis le Sky Dragon 50 chinois (environ 230 millions d’euros), suivi en 2021 par le FD-2000B, également chinois, pour la longue portée. Le système français VL Mica (192 millions d’euros) a été livré en 2022. D’autres pistes comme le Spyder israélien ou l’Iron Dome (dont le coût est un facteur) sont aussi mentionnées, ainsi que des collaborations potentielles sur l’intelligence artificielle avec Lockheed Martin. Le coût global de ces acquisitions, selon les estimations, se situerait entre 1,11 et 1,16 milliard d’euros.

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L’objectif de ce renforcement capacitaire, selon l’analyse rapportée par Jeune Afrique, est de permettre au Maroc de détecter, suivre et neutraliser diverses menaces aériennes (missiles, drones, avions) via un réseau de radars, de postes de commandement et de batteries de tir. Il s’agit d’une démarche visant à la fois la sécurisation de l’espace aérien et l’établissement d’une forme de dissuasion militaire dans une région jugée instable, où l’accès à de telles technologies est considéré comme essentiel malgré leur coût et leur complexité.

Ce développement des capacités marocaines intervient alors que l’Algérie dispose de systèmes russes tels que le S-300PMU2, Tor-M1/M2, Buk-M2 et Pantsir-S1. Les forces aériennes des deux pays (notamment les F-16 marocains et les Su-30 algériens) présenteraient des capacités proches.

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