6000 ha supplémentaires ouverts à la promotion immobilière

13 février 2007 - 00h00 - Economie - Ecrit par : L.A

3800ha seront réservés aux promoteurs privés. Priorité aux grandes villes : 1260ha à Casablanca, 200ha à Meknès, 150ha à Fès.

L’Etat va céder une deuxième tranche du foncier public aux promoteurs immobiliers. La décision a été entérinée lundi 5 février par le Premier ministre Driss Jettou. Cette tranche porte sur un total de 6 000 ha, à mobiliser sur tout le territoire national, avec, cependant, une priorité donnée à l’agrandissement du périmètre urbain des villes subissant la pression de l’exode rural. « Il ne faut cependant pas oublier que l’objectif premier de cette opération de mobilisation du foncier public est de mettre à la disposition des opérateurs privés une assiette foncière qui les encourage à développer des opérations de promotion immobilière », souligne-t-on au ministère chargé de l’habitat et de l’urbanisme.
L’esprit n’a donc pas changé. Sur les 3 400 ha de la première tranche, dont la cession avait été décidée en 2004, 611 ont été consacrés au programme « Villes sans bidonvilles », mis en œuvre sur tout le territoire, et le reste est allé aux grands chantiers que sont les deux nouvelles villes de Tamesna et Tamansourt.

Pour la seconde tranche annoncée, le Premier ministre a présidé à la signature d’une convention entre l’Habitat et la direction des Domaines, portant sur une assiette foncière de l’ordre de 317 ha qui feront l’objet de lots réservés uniquement aux organismes publics sous tutelle du département de l’Habitat, à savoir le holding d’aménagement Al Omrane et les Erac. Cette assiette foncière, répartie entre plusieurs villes, a été cédée à un prix moyen de 42 DH/m2. En second lieu, les mêmes organismes recevront un millier d’hectares. Ces terrains, actuellement propriété de la direction des Domaines, ne posent que de très légers problèmes juridiques, liés notamment à leur statut. « Mais c’est une affaire qui devrait se conclure avant la fin de ce mois de février. Des experts de l’Habitat et des Domaines se penchent actuellement sur leur prix de cession », souligne un cadre du ministère de l’habitat.

Mais le volet le plus important de cette seconde tranche concerne les 3 800 ha légués par Sodea-Sogeta et non cédés aux investisseurs dans le secteur agricole car le ministère de l’habitat les a jugés nécessaires à l’extension des villes.

Trois grandes opérations ont d’ores et déjà été identifiées par la commission tripartite constituée à cet effet, qui regroupe des représentants de l’Habitat, d’Al Omrane et de la direction des Domaines. Il s’agit d’abord d’une assiette foncière de 150 ha dans la proche périphérie de Fès, dans la commune de Moulay Yacoub plus précisément, qui seront dédiés au relogement de quelque 3 200 ménages qui n’ont pas été pris en compte par la convention signée par la capitale spirituelle dans le cadre de « Villes sans bidonvilles ».

Une zone pour les golfs et les équipements touristiques à Meknès
La seconde grande opération concerne la construction d’une ville nouvelle aux abords de Casablanca, à Lakhyayta, plus exactement. Dans ce cadre, la mobilisation d’une première tranche, dans la banlieue proche de Had Soualem, a déjà commencé. Le prix moyen de cession est fixé à 80 DH/m2. Elle sera dédiée à des zones d’habitat et d’activité économique, industrielle notamment. La seconde tranche concerne toute la parcelle de terre située entre l’autoroute Casablanca-El Jadida et la voie ferrée. Elle concerne 960 ha et constituera l’ossature de la ville nouvelle. Sa mobilisation pose cependant des problèmes, d’ordre juridique notamment.

Le troisième projet identifié dans le cadre de la cession des terres Sodea-Sogeta se situe à Meknès. 200 ha ont ainsi, à la demande du wali de la région Meknès-Tafilalet, Hassan Aourid, été consacrés à étoffer le tissu urbain de la capitale ismaïlienne. Le projet proposera une offre diversifiée tant sur le plan touristique qu’immobilier, avec, notamment, des golfs et des villas très haut de gamme. Ces 200 ha feront l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt à l’échelle internationale. Cet appel sera lancé dans les mois qui viennent par la direction des Domaines. Les cahiers des charges sont d’ailleurs en cours d’élaboration.

La vie éco - Fadoua Ghannam

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Politique économique - Sahel Lakhyayta

Ces articles devraient vous intéresser :

Les MRE dopent le marché immobilier

Malgré l’inflation et les crises successives de ces dernières années, le secteur immobilier marocain s’est redressé en 2024. Ceci, grâce notamment au programme d’aide directe au logement qui a connu un franc succès auprès des Marocains et de la...

Impôts : le Maroc cible les résidences secondaires

Des dizaines de milliers de propriétaires de résidences secondaires au Maroc ont reçu des notifications fiscales de la Trésorerie générale du Royaume, réclamant le paiement d’arriérés de taxe d’habitation et de taxe de propreté.

Les dessous peu reluisants de la location saisonnière au Maroc

Quels sont les problèmes rencontrés par les propriétaires d’appartements destinés à la location temporaire durant l’été, notamment dans les zones touristiques dans le domaine du logement ? Selon les propriétaires, le bien loué est le principal sujet de...

Immobilier : le Maroc sous tension

Les perspectives sont prometteuses pour le secteur immobilier marocain, porté par une dynamique économique favorable et en prévision de la Coupe du monde 2030. Toutefois, des défis restent à relever, notamment en matière d’offre et de régulation des prix.

Les Marocains paieront plus cher la bonbonne de gaz

Comme décidé par le gouvernement, le prix de la bonbonne de gaz va augmenter dès l’année prochaine. Celle-ci devrait se poursuivre les années suivantes.

Maroc : ces logements désertés par les MRE

Le Maroc fait face à un phénomène croissant : celui des « logements fantômes ». Selon les estimations, plus de 2 millions d’appartements seraient inoccupés dans le pays. Un chiffre qui donne le vertige, alors même que l’accès au logement demeure un...

Maroc : une nouvelle taxe sur les locations qui fait mal

La récente instauration d’une taxe de 20 % sur les revenus locatifs des propriétaires bailleurs au Maroc visant à simplifier la fiscalité et à élargir l’assiette de l’impôt va produire un impact négatif sur l’immobilier, plus précisément sur les...

Le très cher appartement de Hiba Abouk, l’ex d’Achraf Hakimi

Après sa récente rupture avec Antonio Rivella, Hiba Abouk, l’ex d’Achraf Hakimi, vit désormais seule avec ses enfants dans un luxueux appartement de 6 000 euros de loyer.

Immobilier au Maroc : l’Etat veut vous obliger à payer les taxes

L’administration des impôts a mis en place une nouvelle mesure pour lutter contre la fraude fiscale dans l’immobilier.

BTP : Le Maroc en mode « chantier permanent »

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) marocain est en plein essor. En 2024, l’investissement public dans ce domaine a connu une augmentation fulgurante de 56 % par rapport à l’année précédente, atteignant un montant de 64 milliards de...