Témoignage de Hamza, patient hospitalisé pour Covid-19

12 novembre 2020 - 13h00 - France - Ecrit par : S.A

Hamza Bensatem, 23 ans, en service à la Protection de l’Enfance à Marseille, est hospitalisé depuis quelques jours au CHU d’Aix-en-Provence à cause du coronavirus. Il raconte son état d’esprit et sensibilise par la même occasion les jeunes qui banalisent le virus.

«  J’ai été touché il y a deux semaines. Je me sentais fatigué depuis quelque temps, j’ai mis ça sur le compte du boulot (je travaille de nuit à la Protection de l’Enfance). Mais comme je vois beaucoup de monde, pour me rassurer, j’ai préféré faire le test du coronavirus, qui est revenu négatif. Pour moi, le Covid était un mythe, une maladie réservée aux personnes âgées  », raconte-t-il à L’Obs. Il dit avoir eu beaucoup d’asthme dans son enfance, mais cette maladie est bien contrôlée.

«  Trois jours après le test, alors que j’étais au bureau la nuit, je me suis mis à tousser, tousser, jusqu’à ne plus pouvoir respirer. J’ai appelé les pompiers, qui ont mis une heure à arriver tellement ils sont débordés en ce moment, c’est le chaos. Pendant ce temps-là, j’agonisais. On m’a transporté au CHU d’Aix-en-Provence. Comme les services étaient saturés, j’ai passé trois jours sur un brancard, c’était très inconfortable. À la fin, j’avais très mal aux fesses. Aux urgences, j’ai passé deux tests qui sont revenus positifs  », poursuit Hamza.

«  Je n’arrivais plus à dire un mot ni à marcher. On m’a traité avec un aérosol pour m’ouvrir les bronches, j’ai pris des corticoïdes et j’ai été placé sous oxygène. En tout, j’ai passé huit jours à l’hôpital, dont six sous oxygène – les deux derniers jours, ils me l’ont retiré pour voir comment je réagissais. J’étais en soins intensifs. Tout le long, j’étais conscient, c’est bien ça le problème, je ressentais tout. J’ai eu de gros symptômes, beaucoup de fièvre. J’avais les poumons qui tiraient et très mal à la tête  », ajoute-t-il.

Hamza confie que le personnel à l’hôpital était débordé, et les soignants passaient dans sa chambre en coup de vent, les piqûres faisaient mal parce qu’ils devaient aller vite. «  On ne pouvait pas discuter avec eux, il n’y avait pas de contact humain, (Hamza se met à tousser), c’était très angoissant. Je suis très déçu, car j’ai vu sur les réseaux sociaux que beaucoup de gens s’étaient réunis pour faire la fête pendant le week-end d’Halloween  ».

«  Les jeunes se croient immortels mais quand on est touché, on tombe des nues, c’est pour cela que je veux témoigner, pour sensibiliser cette tranche d’âge. Mes parents et mes amis ne pouvaient pas venir me voir au plus fort de la maladie, j’étais totalement seul. J’en ai pleuré. Et aujourd’hui encore, je dois rester isolé. Je suis toujours fatigué, je me sens fiévreux, j’ai l’impression d’avoir un gros rhume. Je ne fais que dormir alors que je suis très actif en temps normal  », conclut le patient.

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