Maroc : des associations en guerre contre le mariages des mineures

27 novembre 2020 - 21h30 - Maroc - Ecrit par : G.A

Les articles 20, 21 et 22 du Code de la famille, qui légalisent le mariage des mineurs au Maroc doivent être supprimés. C’est la mission que s’est assignée dix associations qui se sont regroupées au sein d’un collectif pour des stratégies adaptées à la situation.

Dans le code pénal, l’article 19 fixe à 18 ans révolus l’âge pour se marier. C’est la raison pour laquelle ce collectif de dix associations a souligné qu’il est «  nécessaire d’adopter une politique ou stratégie nationale globale pour éliminer le mariage des mineures au Maroc, qui englobe tous les secteurs concernés, et faire de l’âge de 18 ans un acquis irréversible  ». Un mémorandum revendicatif a été rédigé et présenté lors d’une conférence de presse à l’occasion du lancement officiel des actions du Collectif Dounia et dans le cadre des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, qui se tiennent du 25 novembre au 10 décembre de chaque année.

Le mémorandum appelle l’État et ses institutions à s’impliquer dans l’éducation de la société aux dangers auxquels elle expose les enfants en les forçant à se marier. Pour le collectif, la nation, les familles gagneront énormément à laisser les enfants s’épanouir dans la douceur, sans être obligés de grandir du jour au lendemain. Il s’agit, également, de mettre en place «  une nouvelle approche holistique  » qui prend en compte les aspects sociaux et économiques des familles dans diverses régions du Maroc, particulièrement dans les zones rurales et enclavées, et au sein des familles pauvres des zones urbaines.

Le président de l’association Ennakhil, Raji Lhoucine, a indiqué que selon les données du ministère de la Justice, 319 177 autorisations de mariage de mineurs ont été accordées entre 2009 et 2018.«  Le mariage des enfants en général et des mineures en particulier a des effets et des conséquences désastreux tels que le décrochage scolaire, les grossesses précoces, ainsi que les violences conjugales et les mortalités infantiles  », indique-t-on.

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