France : émotion au troisième jour du procès du MRE jugé pour l’assassinat de sa femme

11 décembre 2020 - 18h30 - France - Ecrit par : S.A

L’audition des enfants du Marocain résidant en France jugé devant la Cour d’assises d’Eure-et-Loir pour le meurtre de sa femme, atteinte de sclérose en plaques, a eu lieu jeudi 10 décembre, troisième jour du procès.

À la barre, quatre des cinq enfants du couple Ben Hammadi qui se sont constitués parties civiles : deux fils et deux filles, rapporte Actu.fr. Le fils aîné passe en premier. "Je suis le fils de l’accusé, et c’est maman qui a été assassinée", mentionne-t-il à la Cour. Ce conducteur de ligne né au Maroc garde de bons souvenirs de sa mère. "Ils nous ont toujours bien élevés", dit-il, avant de poser une question à son père. "Pourquoi tu as fait ça ?", lui-a-t-il demandé. "Je n’ai rien fait", lui a répondu l’accusé. Son fils enchaîne : "Qui l’a fait alors" ? Pas de réponse.

À son tour, la fille aînée du couple dresse le portrait de la victime. "Elle aurait fêté ses 71 ans la semaine dernière". Elle se souvient des dimanches matin agréables passés ensemble "avec toujours un petit-déjeuner à rallonge". En 1995, sa mère est atteinte sclérose en plaques, une maladie qui s’est, au fil du temps, aggravée. "Notre vie s’est ensuite organisée autour de notre mère, on avait nos rituels, avec ma sœur, on se relayait pour y aller le week-end. Du jour au lendemain, vous n’avez plus rien, plus de repères", raconte la fille de la victime et de l’accusé.

Elle évoque le premier point de discorde entre ses deux parents : "mon père ne comprenait pas pourquoi ma mère touchait une retraite alors qu’elle avait été mère au foyer". De l’audition des enfants, il ressort que l’accusé a commencé à changer de comportement en 2016. "Où là, c’est le point de rupture", explique la cadette. Celle-ci a vécu chez ses parents jusqu’à 28 ans. Quelques mois avant l’assassinat de sa mère, elle dit avoir reçu un appel inconnu du Maroc : "C’est une femme, que je ne connais pas mais qui elle me connait. Elle me dit que ma mère va mourir de chagrin et de honte, car mon père a une maîtresse au Maroc".

Selon l’accusé, la jeune marocaine en question n’est que sa cliente. Il devait lui vendre une machine à laver, un téléviseur et un téléphone. Il lui avait également fait plusieurs mandats Western Union. Pour le fils aîné, cette supposée cliente est "une michetonneuse". "On a retrouvé son numéro, et elle connaissait bien notre père". Lors de l’audition de la cadette, des larmes ruisselaient sur le visage du père. "C’est ma chérie ça", dit-il. Toutefois, il continue de nier les accusations. Verdict attendu aujourd’hui.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Homicide - Violences et agressions

Aller plus loin

France : un MRE tue sa femme pour se marier avec sa jeune maîtresse au Maroc

Un Marocain résidant en France, jugé devant la cour d’assises d’Eure-et-Loir depuis mardi 8 décembre, pour l’assassinat de sa femme, atteinte de sclérose en plaques, risque la...

Seine-Saint-Denis : témoignage effroyable de Karim, agressé à son domicile

Karim*, un père de famille sans histoire a été victime d’une terrible agression à son domicile de Villepinte (Seine-Saint-Denis) en septembre 2020. L’un des deux cambrioleurs a...

Ces articles devraient vous intéresser :

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

El Jadida : le refus de la polygamie conduit au drame

Un féminicide a secoué la paisible commune de Zaouiat Saiss, dans la province d’El Jadida. Un homme a brutalement mis fin aux jours de son épouse au cours d’une dispute conjugale.

Le Maroc face à l’urgence de réglementer les VTC

La bagarre entre un chauffeur de taxi et un autre sans licence (VTC), révélée par une vidéo devenue virale sur les réseaux, a fini par dégénérer. Les deux protagonistes ont causé des dommages réciproques à leurs véhicules. De tels incidents deviennent,...

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Gard : double meurtre, la perpétuité pour Mohammed Ouhaddou

La Cour d’Assises du Gard a reconnu Mohammed Ouhaddou, un maçon marocain de 38 ans coupable des meurtres de sa femme (26 ans) et de sa belle-sœur (39 ans) le 5 mai 2023 à Salles-du-Gardon près d’Alès dans le Gard.

Mohamed Chibi viré d’un restaurant en Egypte

Mohamed Chibi, joueur international marocain évoluant au club égyptien Pyramids fait face à de nombreuses pressions en Égypte. Cette situation découle d’un différend avec Hussein El Shahat, joueur emblématique du club rival Al Ahly.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.