Quid de l’impact du Ramadan sur l’économie marocaine ?

2 mai 2021 - 21h40 - Economie - Ecrit par : J.K

Le mois de Ramadan, bien que porteur de plusieurs grâces, ne fait pas encore le bonheur de l’économie marocaine. Pendant que certains secteurs font du profit, d’autres sont au fond du gouffre.

Avec les changements d’habitudes de consommation enregistrés durant ce mois de Ramadan, ainsi que les mesures préventives mises en place, plusieurs secteurs ont été impactés. « Le pic de la consommation alimentaire pendant le Ramadan profite aux grandes surfaces, marchés hebdomadaires et quotidiens, épiceries mais aussi – si on exclut cette période exceptionnelle de pandémie et de crise sanitaire – aux cafés et restaurants et aux loisirs de la nuit », a indiqué l’économiste Abdelghani Youmn dans une déclaration à la MAP, soulignant que les secteurs du transport, de l’hôtellerie du luxe et de l’habillement non traditionnel sont ceux qui sont davantage impactés.

Le mois sacré, bien qu’ayant impacté l’économie, a eu ses effets positifs sur le plan spirituel, a estimé l’économiste. Malgré les difficultés rencontrées dans les calculs, la forte consommation a induit une augmentation de 37 % de la demande alimentaire, souligne la Map. Ceci a entraîné une hausse des prix de certains aliments, à ne pas confondre avec l’inflation, a confirmé le HCP.

Toutefois, en ce qui concerne les conséquences du mois sacré sur la productivité, il n’y a pas lieu d’opposer spiritualité et productivité, ou économie et religion. Mais, il est important de savoir que durant le mois sacré, la productivité baisse entre 20 % et 30 %, à en croire une étude de la BBC. D’ailleurs, la productivité au Maroc baisse pendant ce mois et l’activité perd énormément de temps et de revenus. Mais, « avouons-le, ce n’est pas le Ramadan qu’il faut incriminer, mais plutôt les habitudes et les comportements qui s’installent pendant ce mois sacré, pour ne citer que le manque de sommeil causé par les veillées nocturnes qui affectent l’horloge biologique et les changements dans le régime alimentaire », a affirmé l’économiste.

Par ailleurs, l’éthique au travail et le devoir de corriger le revenu du travail par la contrepartie quantité d’heures offerte ne vont pas à l’encontre des devoirs religieux. « Ces derniers ne doivent plus servir d’alibi pour ne pas s’acquitter des devoirs citoyens de contribuer à la production de la valeur ajoutée et au développement du pays », a-t-il fait valoir.

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