Voici pourquoi les prix des fruits et légumes ont fortement augmenté au Maroc

12 octobre 2020 - 11h20 - Economie - Ecrit par : I.L

Le renchérissement des prix des fruits et légumes suscite l’inquiétude des Marocains. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation sans précédent.

La sécheresse, le recul des niveaux des barrages, la demande extérieure, les restrictions imposées par le gouvernement suite au coronavirus, la spéculation et la multiplication des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs sont entre autres les facteurs qui ont entraîné cette situation, rapporte Ecoactu.

Si la hausse des prix est constatée sur tout le territoire national, elle est plus prononcée dans la métropole avec le différentiel des prix qui a atteint 2 à plus de 2,5 DH/kg. Selon les chiffres du département de l’agriculture publié durant la première semaine d’octobre 2020, les prix de la pomme de terre au marché de gros ont connu une hausse de 138 % contre 15% pour le prix de la tomate. Cette augmentation des prix est assez éprouvante pour le portefeuille des ménages, déjà secoués par les revers de l’épidémie du coronavirus.

Dans le Souss, la sècheresse, le stress hydrique et la chute des niveaux d’eau dans les barrages ont porté un coup à l’activité des petits producteurs, qui faute d’eau ont lâché prise. Ils espèrent l’entrée en service de la station de dessalement de l’eau de mer dans la région. Pour l’heure, seuls les grands producteurs ont accès à l’eau grâce aux puits et continuent de produire, entrainant une hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes. L’autre raison évoquée qui justifie cette augmentation des prix est l’exportation d’une grande partie de la production marocaine vers la Mauritanie et le Sénégal.

Au dire d’Ahmed Mouflih directeur de la Fédération interprofessionnelle des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (FIFEL), cette situation se justifie par la basse saison et les restrictions liées à la pandémie. A l’en croire, le respect de ces restrictions a entraîné la réduction du nombre d’ouvriers dans les exploitations. « Il faut respecter la distanciation physique ce qui impacte à la baisse la récole et à la hausse le temps qui lui est consacré. Bien entendu, les restrictions de déplacement entre les villes (notamment vers la locomotive économique du pays, Casablanca, (fermée depuis des mois maintenant) ont découragé certains professionnels. », a-t-il ajouté. Tous les regards sont tournés vers le ciel en attendant les pluies.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Consommation - Alimentation - Inflation

Aller plus loin

Maroc : les opérateurs de fruits et légumes veulent une TVA à 0%

Au Maroc, la TVA sur les fruits et légumes est comprise entre 7% et 8%. Elle pénalise également la compétitivité du secteur face à la concurrence.

Les espaces verts de Rabat irrigués en eaux usées traitées

Le Maroc a décidé d’utiliser les eaux usées traitées pour irriguer les espaces verts, en raison de la rareté des pluies. La ville de Rabat a été choisie pour la phase...

Ces articles devraient vous intéresser :

Cafés et restaurants : La colère des Marocains face à des prix gonflés

Les internautes continuent d’alerter sur les réseaux sociaux sur la hausse exagérée des prix dans certains cafés et restaurants dans les villes du Nord du Maroc, une campagne qui nuit à l’activité touristique dans la région en cette période estivale.

Maroc : Le secteur de la franchise en danger de mort

La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.

La sécheresse pousse le Maroc à multiplier ses achats de blé sur le marché mondial

Le Maroc maintient son système de restitution à l’importation du blé tendre au profit des opérateurs. Une importante quantité de cette céréale sera bientôt commandée.

Frais bancaires : Bank Al-Maghrib dit stop aux commissions abusives

Bank Al-Maghrib vient de mettre un coup de frein aux frais engendrés par les paiements par carte. La banque centrale marocaine a décidé de plafonner à 0,65 % la commission prélevée sur chaque transaction effectuée avec une carte bancaire émise au Maroc.

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...

Les prix de la viande au Maroc résisteront-ils à la sécheresse ?

Les prix de la viande connaîtra-t-il une augmentation au Maroc à cause de la sécheresse qui touche le Maroc depuis quelques années ? Voici la réponse d’un expert du secteur.

Les Marocains paieront plus cher certains produits

En raison d’une décompensation annoncée, les prix de certains produits de grande consommation comme le gaz, la farine et le sucre reviendront plus cher aux consommateurs marocains.

Bouteille de gaz au Maroc : nouvelle flambée des prix ?

Le Maroc se prépare à une nouvelle flambée des prix du gaz butane. Dès le 1ᵉʳ janvier prochain, le prix des bonbonnes de gaz de 12 kg pourrait grimper de 10 dirhams, passant ainsi de 50 à 60 dirhams. Cette augmentation s’inscrit dans un plan de...

Maroc : clap de fin pour Jumia Food

Les Marocains ayant l’habitude de commander via Jumia Food devront dorénavant se diriger vers un concurrent. L’entreprise vient d’annoncer la fin de son service au Maroc.

Le Maroc contraint d’importer du blé

Le Maroc se tourne une fois de plus vers le marché international pour augmenter ses importations de blé afin de compenser la baisse considérable de sa production durement touchée par la sécheresse cette année.