Église catholique marocaine : une communauté en pleine croissance

16 juin 2021 - 22h20 - Maroc - Ecrit par : A.T

Grâce aux Subsahariens, le Maroc, pays où l’islam est religion d’État, voit sa petite communauté chrétienne se raviver. Un synode diocésain démarré en mai, réfléchit sur ses nouveaux enjeux.

« L’Église universelle et celle du Maroc ont connu d’importants changements. Tout cela doit être assimilé pour répondre à la question : quelle Église aujourd’hui pour le Maroc ». Telle est la problématique soulevée par l’archevêque de Rabat le cardinal Cristobal Lopez Romero, rapportée par le journal confessionnel La Croix qui titre sur le nouveau visage de l’Église catholique marocaine.

Selon le journal, le royaume en tant que première porte d’entrée vers l’Europe, a régularisé des milliers de migrants parmi lesquels on compte de nombreux chrétiens. L’archevêque de Rabat explique que « la population chrétienne catholique est majoritairement africaine. Dans nos communautés, il y a plus d’hommes que de femmes, plus de jeunes que d’adultes, et plus de noirs que de blancs » confie-t-il au quotidien.

Il explique que « depuis une dizaine d’années, l’Église du Maroc a vu le nombre de fidèles augmenter et reste vivante, jeune et dynamique, grâce à l’afflux d’étudiants et de migrants subsahariens qui investissent les paroisses ».

Une affirmation qui sera étayée par une fidèle qui raconte au journal son expérience au sein de la communauté catholique au Maroc. « C’est quand même une bonne chose pour nous qui sommes en pays étranger musulman, de nous familiariser aussi avec notre religion. Donc je pense vraiment que c’est une très bonne chose qu’il y ait une église catholique au Maroc ».

Comme elle, ils sont plus de 90 % originaires d’Afrique subsaharienne. Certains sont des étudiants attirés par le système de bourses universitaires. La part des Européens, expatriés ou descendants de pieds noirs, est en diminution constante. Il reste aujourd’hui 44 églises animées par 57 prêtres d’une quinzaine de nationalités, supervisés par deux évêques, à Tanger et Rabat, informe le journal.

À lire : Une église ouvre ses portes à des musulmans pour prier

Pour mieux encadrer cette congrégation qui grandit, l’Église catholique marocaine a créé la fonction originale d’assistant pastoral. « Le Saint-Père a encouragé des ministères laïcs, et avec les assistants pastoraux qui sont aujourd’hui au nombre de six, nous sommes précurseurs », estime le père Nourissat, originaire de la France. Ces jeunes bénéficient d’une formation théologique à Al Mowafaqa, cet institut œcuménique créé à Rabat par les Églises catholique et protestante pour former notamment leur personnel, a-t-il souligné.

Toutefois, reconnait le journal, le Maroc est confronté encore à une situation de liberté de culte qui demeure théorique. Aux yeux de la loi, un Marocain ne peut qu’être musulman ou juif, même si une communauté de chrétiens marocains (surtout protestants) est tolérée.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Prosélytisme - Islam

Aller plus loin

Les catholiques marocains lancent un appel au roi Mohammed VI

L’association des Chrétiens du Maroc appelle le roi Mohammed VI à réduire les différences cultuelles et à autoriser les catholiques à vivre pleinement leur croyance religieuse.

Aïd Al Adha : l’archevêque de Rabat se réjouit avec les musulmans

À l’occasion de la fête de l’Aïd Al-Adha, l’Archevêque de Rabat a adressé un message aux musulmans du monde, particulièrement ceux du Maroc, pour leur témoigner la proximité de...

Maroc : ils rêvent d’une mosquée à la place de l’église du Sacré-Coeur de Casablanca

À l’instar du président turc, Recep Tayyip Erdogan qui a transformé en mosquée l’ancienne basilique Sainte-Sophie d’Istanbul, certains Pjdistes caressent le rêve d’opérer la...

L’appel des chrétiens marocains au gouvernement d’Akhannouch

La Coordination des chrétiens marocains a lancé un appel au nouveau gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch. Elle plaide pour l’organisation des rites et des cultes religieux...

Ces articles devraient vous intéresser :

Gad Elmaleh converti au christianisme ? L’humoriste répond

L’humoriste et comédien maroco-canadien Gad Elmaleh répond aux rumeurs sur sa prétendue conversion au christianisme.

Ramadan et grossesse : jeûner ou pas, la question se pose

Faut-il jeûner pendant le Ramadan quand on est enceinte ? Cette question taraude l’esprit de nombreuses femmes enceintes à l’approche du mois sacré. Témoignages et éclairages pour mieux appréhender cette question à la fois religieuse et médicale.

Les « prêcheurs du net » dans le viseur du Maroc

Au Maroc, le ministère des Habous et des Affaires islamiques part en croisade contre la désinformation religieuse en ligne orchestrée par les « prêcheurs du net » et les influenceurs qui diffusent des messages contraires à l’islam authentique et au...

Maroc : les appels au Jihad dans les mosquées interdits

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a rappelé aux imams marocains les limites de leur rôle concernant la question palestinienne.

Maroc : le ramadan 2025, dans un mois

Le premier jour du mois de Chaâbane de l’année 1446 de l’Hégire correspond au vendredi 31 janvier 2025, a annoncé jeudi le ministère des Habous et des Affaires islamiques dans un communiqué.

Maroc : attention à la pénurie de cash

À quelques jours de la célébration de l’Aïd al-Adha, bon nombre de Marocains redoutent une pénurie de liquidités dans les guichets automatiques bancaires (GAB).

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...

Aïd al-Adha : la vente du mouton interdite au Maroc ?

Au Maroc, des mesures visant à empêcher des citoyens d’acheter des bêtes à sacrifier lors de l’Aïd al-Adha, ont été observées. Ils sont orientés vers l’abandon du sacrifice.

Voici la date l’Aïd Al-Adha au Maroc selon les calculs scientifiques

Le premier jour de l’Aïd al-Adha au Maroc sera célébré le lundi 17 juin 2024, correspondant au 10ᵉ jour du mois de Dhou al-Hijja de l’année 1445 de l’Hégire. Cette annonce émane des calculs astronomiques effectués par des scientifiques.