« Le Bleu du caftan » de Maryam Touzani en lice pour le festival d’Angoulême

15 août 2022 - 07h40 - France - Ecrit par : G.A

Après le festival de Cannes, « Le Bleu du caftan », de la réalisatrice marocaine Maryam Touzani, est en compétition au prochain Festival du film francophone d’Angoulême. L’occasion pour elle d’aborder dans une interview le sujet tabou abordé par ce film.

« Le Bleu du caftan » est un film qui tout en abordant le quotidien de Halim (Saleh Bakri) et Mina (Lubna Azabal), propriétaires d’un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc, se penche sur l’un des sujets encore tabous : l’homosexualité. Et quoi de plus descriptif qu’un ménage à trois pour souligner les conséquences d’une sexualité refoulée. « Le Bleu du caftan » est le deuxième film de la réalisatrice marocaine, qui a mis sur la place publique des questions essentielles mais qu’on aborde difficilement.

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Actuellement en compétition pour le Valois d’or du Festival du film francophone d’Angoulême qui se tient du 23 au 28 août, Franceinfo Afrique a demandé à la cinéaste les raisons pour lesquelles, elle a choisi d’aborder l’homosexualité refoulée. Maryam Touzani a répondu que le film raconte la vie de certains hommes comme Halim qu’elle a rencontrés tout au long de sa carrière et qui sont obligés de vivre entourés de mensonges, craignant le regard et les jugements de la société. « Je pense que cela doit être très dur de se lever chaque matin et de prétendre être quelqu’un d’autre à cause de la pression sociale. J’ai rencontré un homme dans la médina sur mon dernier long métrage. Je n’ai jamais évoqué sa vie intime avec lui, mais j’avais l’impression qu’il taisait quelque chose. C’était peut-être mon imagination mais tout cela a ramené ces vieux souvenirs. Le personnage d’Halim que j’ai commencé à écrire, c’était cet homme qui est devenu un maalem, qui cachait son homosexualité et qui vivait livré à lui-même, dans une sorte d’obscurité ».

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Quant à Lubna Azabal qui incarne Mina, la femme qui a choisi de vivre avec l’homme de sa vie, tout en étant consciente de son homosexualité, elle soutient que ce n’est pas un choix facile et que bien de femmes comme Mina vivent ce genre de situation. « Elle a toujours cherché à protéger Halim et, dans ce sens, elle est comme une mère pour lui. Elle veut lui donner, d’une certaine manière, le courage d’affronter le monde. Mina veut laisser derrière elle un homme heureux. Elle a une immense force de caractère parce que n’est pas facile d’accepter que celui que vous aimez est amoureux de quelqu’un d’autre. Mais Mina sait ce que c’est que d’aimer ».

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Maryam Touzani a une relation fusionnelle avec chacun de ses acteurs. C’est le cas de Lubna Azabal. « Elle est entière. Quand elle aime un personnage, c’est pour de vrai ! Elle est son personnage quand elle joue. En tant que cinéaste, c’est quelque chose que j’apprécie. C’est un don pour une réalisatrice et c’est très beau de la diriger. C’était Lubna depuis le début parce que Mina est un personnage très singulier. Et je savais que Lubna avait ce que je recherchais pour l’incarner ».

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