L’avocat général de la cour d’assises de Haute-Savoie a requis jeudi soir des peines allant d’un à neuf ans de prison à l’encontre de quatre personnes qui avaient incendié en 2004 deux lieux de culte musulmans.
"Ne laissez pas les petits ruisseaux de haine devenir des coulées de lave qui emporteraient les valeurs de la démocratie", a-t-il lancé aux jurés. Dans la nuit du 4 au 5 mars 2004, les mis en cause, âgés de 24 à 29 ans au moment des faits, avaient incendié un lieu de culte musulman se situant à la sortie de la ville d’Annecy et qui avait été totalement détruit. Le même soir, la mosquée de la préfecture de Haute-Savoie faisait, elle aussi, l’objet d’un incendie qui l’avait partiellement endommagée.
Le procureur général a requis une peine de neuf ans de prison et dix ans d’interdiction de droits civiques, civils et familiaux contre un militaire de 25 ans qu’il a qualifié d’"idéologue du groupe". Ce dernier a nié être fasciste ou nazi, se disant juste "fasciné par la puissance militaire allemande". Au moment de son interpellation, les policiers avaient découvert chez lui des croix gammées, des CD de chants nazis et des affiches de l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale.
Des peines allant d’un à sept ans de prison ont été requis à l’encontre des trois autres membres de ce groupe poursuivi pour "dégradations graves en bande organisée de biens d’autrui en raison de la religion par un moyen dangereux pour les personnes et dégradations graves de lieux de culte".
Le procureur général a enfin demandé des peines de huit mois de prison avec sursis et 5.000 euros d’amendes à l’encontre de trois personnes accusées de ne pas avoir dénoncé les faits. "Par leur silence, ils ont sous-entendu leur accord tacite à cet acte raciste", a-t-il estimé. Le verdict dans cette affaire est attendu vendredi dans la soirée.
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