« J’ai été expulsé le samedi 13 avril 2024 de l’aéroport international d’Alger après avoir passé plus de 11 heures dans les locaux de la douane et de la police judiciaire de cet aéroport », a fait savoir Farid Alilat dans une publication sur Facebook, indiquant avoir été soumis, sans raison valable, à un long interrogatoire. « On m’a posé des questions sur mes voyages, les personnes que je rencontre lorsque je suis en Algérie, mes écrits, la ligne éditoriale de mon journal, la raison de mon voyage, le mouvement du MAK (indépendantiste) et les opposants algériens à l’étranger », détaille-t-il.
Et de poursuivre : « À un moment donné, on m’a demandé d’ouvrir mon téléphone portable et mon ordinateur. Je n’ai rien à cacher. J’ai encore été interrogé sur mes écrits dans Jeune Afrique, mes publications sur Facebook et Twitter, et mon casier judiciaire en Algérie et en France. Je n’avais rien à cacher ici non plus. Tout ce que je publie est sous mon vrai nom ». À la question de savoir s’il avait la nationalité française, le journaliste algérien a répondu par la négative, affirmant ne détenir que le passeport algérien, même s’il réside en France depuis 2004.
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Sur l’insistance des policiers qui cherchaient à avoir plus de précisions sur ses écrits, Farid Alilat a expliqué qu’il « couvre l’actualité algérienne pour Jeune Afrique depuis 2004 », et que cela n’a jamais posé un problème pour « les centaines de personnes, responsables civils ou militaires et autres interlocuteurs qu’il a rencontrés au cours de ces vingt dernières années ». Le journaliste algérien dénonce cette expulsion qu’il considère comme « arbitraire, illégale et anticonstitutionnelle », soutenant avoir été expulsé « sans aucune justification orale ou écrite émanant d’une autorité officielle, comme le stipule l’article 49 de la Constitution ».
« Je comprends parfaitement que mes articles dérangent. Je suis un journaliste indépendant. Je traite les informations de mon pays en tant que journaliste libre et indépendant. Je comprends aussi parfaitement qu’ils ne veulent pas me voir en Algérie pour exercer mon métier de journaliste. Mais avec cette décision, ce ne sont plus mes articles qui dérangent. Ma présence en Algérie demain, même pour des raisons personnelles et familiales, représente un risque majeur pour moi et ma famille ».