Lors d’un voyage touristique en Algérie, une influenceuse marocaine a été arrêtée, auditionnée, placée en garde à vue puis emprisonnée. Les autorités algériennes lui reprochent des lives avec le blogueur et opposant algérien, Amir Dz, à qui la France a accordé l’asile politique.
« On m’a arrêtée principalement parce que je participais à des lives avec lui pour des challenges TikTok. […] Ils ont confisqué mon téléphone pour identifier la nature de ma relation avec lui, les sujets qu’on a abordés, en particulier sur l’Algérie […] Ils ne m’ont toujours pas rendu mon téléphone. […] Et quand ils n’ont rien trouvé, ils m’ont remis mon passeport en s’excusant », a raconté la tiktokeuse marocaine Shainaa dans un récent live. Elle a également été interrogée sur des échanges qu’elle a eus avec son autre ami tiktokeur Kamal Dhm, également Algérien. Dans une autre vidéo sur TikTok, elle a confié que les enquêteurs algériens lui ont posé des questions sur les coupures d’eau en Algérie qu’elle a évoquées avec lui.
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« Est-il concevable que les services de renseignement algériens arrêtent une Marocaine et l’incarcèrent juste pour avoir participé à un live avec moi, loin de la politique ? », s’indigne Amir DZ. Cette figure du mouvement de contestation populaire du Hirak lancé en février 2019 qui avait appelé au refus du cinquième mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika est dans le viseur des autorités algériennes depuis plusieurs années. La justice algérienne a émis neuf mandants d’arrêt internationaux contre le blogueur suivi par plus 1,42 million de personnes sur YouTube dont sept dans le cadre de condamnations en Algérie pour des faits d’escroquerie et deux autres pour « adhésion à un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’État et l’unité nationale, financement d’un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’État et blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle ».
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En 2022, la justice française avait émis un avis défavorable à la dernière demande d’extradition vers l’Algérie de celui à qui elle a accordé l’asile politique.