Aïd Al Adha au Maroc : les éleveurs redoutent les importations de moutons

1er mai 2023 - 08h50 - Maroc - Ecrit par : P. A

À moins de deux mois de l’Aïd Al Adha, de grosses incertitudes subsistent quant à la disponibilité et au prix du mouton, bête la plus prisée par les Marocains pour cette fête. Cette année, le Maroc veut importer des moutons, une décision qui ne plaît pas aux professionnels du secteur.

Avec la sécheresse qui a durement affecté le secteur agricole et de l’élevage cette année, ajoutée à la flambée des prix des intrants notamment ceux de l’aliment de bétail, les prix du bétail vont certainement s’envoler à l’occasion de l’Aïd Al Adha. Cette année, le Maroc a fait l’option d’importer un million de moutons en provenance d’Espagne, de Roumanie, d’Italie et de Pologne, même si l’offre en cheptel d’ovins dépasse la demande, fait savoir Hespress.

De nombreux éleveurs et professionnels du secteur redoutent l’impact de ces importations sur le cheptel marocain. À en croire certains bouchers, les Marocains semblent avoir une aversion pour tout ce qui est importé depuis l’épisode du bœuf brésilien. Ils font désormais attention à l’origine de la viande rouge importée avant de l’acheter et la viande de mouton proposée à la vente ne fera pas exception à la règle.

À lire : Aid Al Adha au Maroc : qu’en est-il des prix des moutons ?

Le bétail importé « nuisait au cheptel national, étant donné que cette aversion à leur égard pousse de nombreux bouchers à abattre des brebis et des vaches qui contribuent à assurer la production locale », explique Jamal Farhan, secrétaire général pour le secteur du transport de la viande dans la région de Casablanca relevant du Syndicat national des commerçants et des professionnels.

Selon lui, « l’importation ne résout pas le problème de la production nationale à long terme, dans la mesure où elle dépasse temporairement les prix élevés ». Et d’ajouter : « Il faut donc penser à l’avenir pour éviter d’entrer dans une spirale dont il sera difficile de sortir ». Farhan rassure en outre que les bouchers des marchés hebdomadaires abattent généralement des brebis et non les moutons, réservés pour le sacrifice le jour de l’Aïd Al Adha.

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