Maroc : une taxe fait exploser le prix des téléphones

La commission des Finances à la Chambre des conseillers a revu à la baisse le droit d’importation appliqué aux smartphones. Ce qui semble être une bonne nouvelle s’avère très désavantageux pour les distributeurs locaux et les consommateurs.

Lors de l’examen des propositions d’amendement pour le projet de loi de finances (PLF) 2024 par la commission des Finances à la Chambre des conseillers, il a été décidé que le droit d’importation passe de 2,5 % à 17,5 %, sans distinction tranchée entre les téléphones bas et haut de gamme contre 2,5 % à 30 %, la proposition du gouvernement d’Aziz Akhannouch, qui n’a pris en compte les différentes gammes de smartphones, ni le pouvoir d’achat des potentiels acheteurs, rapporte une source autorisée à Médias24. Cette décision ne satisfait guère bon nombre de professionnels de la téléphonie mobile.

« Celle-ci (hausse de 17,5 %) représente une augmentation de 22 % du prix initial des smartphones », prévient Omar El Boury, un expert télécom représentant un groupement spontané de distributeurs de téléphones mobiles au Maroc auprès du même média. Selon ses explications, une telle augmentation aura « des conséquences désastreuses non seulement sur le business des distributeurs locaux mais aussi sur le pouvoir d’achat des Marocains qui se tourneront naturellement vers le marché de l’informel pour éviter de payer la différence de prix ».

Pour rappel, les représentants de la majorité au sein de la commission des Finances de la Première Chambre avaient opté pour le maintien de la TVA à 2,5 % pour les smartphones bas de gamme, dont la valeur est inférieure à 7 000 dirhams et l’imposition d’une taxe de 17,5 % pour les produits dépassant 7 000 dirhams. Mais c’est le maintien de la hausse des droits d’importation à 30 % sur tous les téléphones qui avait finalement primé, faute de consensus.