
Aïd al-Adha : les moutons bannis des souks au Maroc
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Face à la cherté des moutons en France, des voix s’élèvent pour appeler les musulmans à s’abstenir d’acheter des ovins à l’occasion de l’Aïd al-adha, prévue le 6 juin. Une campagne de boycott qui est loin de faire l’unanimité.
Le 16 avril dernier, la mosquée Lumière et Piété à Nîmes avait donné le ton en lançant une campagne de boycott « responsable » d’achats de moutons. « Cette fête doit être un moment de partage, de solidarité et de joie pour les familles, et NON un jour de contraintes et de difficultés », relèvent ses responsables, dénonçant « une hausse considérable » des prix des moutons, « allant de 100 € à 400 € ». Une situation qui, selon eux, représente « un véritable fardeau pour de nombreuses familles, en particulier celles qui n’ont pas les moyens de faire face à cette inflation ».
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« En choisissant de ne pas acheter ces animaux à des prix exorbitants, nous pouvons envoyer un message fort aux vendeurs, leur demandant de revoir leurs tarifs afin qu’ils soient plus accessibles à tous. Notre communauté mérite des prix justes et raisonnables. Ensemble, faisons entendre notre voix et préservons l’esprit de l’Aïd : un moment de célébration pour tous, sans pression financière », exhorte la mosquée nîmoise.
En plus de cette hausse vertigineuse des prix des moutons, la mosquée dénonce le manque « persistant » d’abattoirs agréés dans le département. Pour l’Aïd al-Adha, un seul abattoir a été agréé à Vestric-et-Candiac. Face à cette situation, la mosquée Lumière et Piété invite ses fidèles à remplacer l’achat de moutons par « l’envoi de dons pour le sacrifice dans des pays où les nécessiteux en ont véritablement besoin ». Les responsables de la mosquée précisent toutefois que cette campagne de boycott de l’achat des moutons ne vise pas la célébration de la fête de l’Aïd al-adha.
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« Il est essentiel de rappeler que la fête de l’Aïd al-Adha demeure une adoration et une tradition prophétique d’une grande importance pour l’ensemble des musulmans. Nous encourageons ainsi tous les fidèles à assister à la prière de l’Aïd et à vivre ce jour béni dans la piété, la fraternité et la sérénité auprès de leurs proches. Notre démarche […] s’adresse exclusivement à la question de l’acquisition du mouton destiné au sacrifice cette année », ont-ils clarifié.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a réagi à cet appel au boycott visant l’achat des moutons, soulignant la nécessité d’accomplir un sacrifice rituel à l’occasion de l’Aïd al-adha, « dans le respect strict des règles du bien-être animal, telles que prescrites par la tradition musulmane et la réglementation européenne », et rappelant que ce sacrifice « ne constitue pas une obligation pour ceux qui n’en ont pas les moyens ». Les fidèles peuvent aussi procéder au sacrifice par procuration, « comme cela se fait pour les pèlerins à La Mecque », recommande le CFCM.
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