25 ans en France, un doctorat mais pas de titre de séjour : la situation précaire d’un Marocain

2 mai 2024 - 21h00 - France - Ecrit par : P. A

Mohamed Nrabet, un Marocain résidant en France depuis 25 ans, vit « un calvaire au quotidien » depuis décembre dernier qu’il a appris n’être plus régularisé. L’homme de 54 ans n’a pu fournir une « autorisation de travail » réclamée par la préfecture de l’Isère pour renouveler son titre de séjour. Il possède pourtant un doctorat !

Agent de nettoyage polyvalent à Grenoble, Mohamed a été confronté à une nouvelle réglementation qui exige des travailleurs étrangers une « autorisation de travail » pour renouveler leur titre de séjour. « On m’a dit : ‘Soit vous avez cette approbation et on vous délivre le récépissé, soit vous ne l’avez pas et on ne peut rien vous donner’ », confie Mohamed à France Info.

Le 30 août 2022, le quinquagénaire avait déposé auprès de la préfecture de l’Isère une demande de carte de résident d’une durée de dix ans, en vertu d’un accord bilatéral franco-marocain, signé en 1987. Mais il n’aura finalement droit qu’à un titre d’un an. « Ça m’a mis en colère », détaille-t-il, ajoutant s’être plaint à la préfecture qui a promis de vérifier s’il s’agissait d’une erreur. C’est dans l’attente d’une réponse du service public qu’en décembre dernier, il a appris qu’il n’est plus régularisé.

À lire : La France bloque la délivrance du titre de séjour à un Marocain

« J’étais stupéfait. Depuis 2015, je suis régularisé sans autorisation de travail, sans aucune contrainte, aucun problème, aucune difficulté. Je suis toujours à jour avec les services de l’État français. Normalement, quelqu’un qui a de l’ancienneté, on ne peut pas lui mettre des bâtons dans les roues. La préfecture devrait faire un geste », a réagi le titulaire d’un DEA en études anglophones.

Malheureusement, toutes ses tentatives pour discuter de son cas avec la préfecture ont été vaines. « Ils m’ont dit : ’C’est la réglementation’ ». Se retrouvant sans travail et sans revenu, Mohamed vit désormais dans la précarité. « Depuis quatre mois, je n’ai pas de revenu, je galère, je subis des souffrances quotidiennes. Sans autorisation de travail, je ne peux pas travailler ». De son côté, la CGT des travailleurs sans-papiers de Grenoble demande à la préfecture de régulariser au cas par cas la situation de ces étrangers. Sans succès.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Grenoble - Immigration - MRE

Aller plus loin

La France bloque la délivrance du titre de séjour à un Marocain

Houssam Boukhari, 29 ans, étudiant marocain résidant à Pont-à-Mousson, attend depuis deux mois le renouvellement de son titre de séjour « salarié ».

Gad Elmaleh : « J’ai fait la queue à la préfecture pour avoir un titre de séjour »

L’humoriste maroco-canadien Gad Elmaleh raconte avoir fait la queue à la préfecture pour avoir un titre de séjour pendant des journées entières.

Pourquoi les titres de séjour coûtent si cher à la France

Les litiges relatifs à la situation des étrangers et au traitement de leurs demandes ou de renouvellement des titres de séjour dans les préfectures constituent la deuxième...

Titre de séjour « métier en tension », un espoir pour Laïla et ses enfants

L’annonce par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de la création d’un titre de séjour « métier en tension » pour les travailleurs sans papiers déjà en France consignée...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’inclusion des MRE à l’aide au logement passe mal

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier de l’aide directe au logement au même titre que les Marocains résidant au Maroc, ce qui n’est pas du goût de bon nombre d’internautes. Certains d’entre eux n’hésitent pas à appeler à...

Éric Ciotti (Les Républicains) en visite au Maroc

Une délégation du parti Les Républicains, menée par Éric Ciotti, a annoncé sa visite au Maroc du 3 au 5 mai prochains dans le but de poursuivre « une relation de fraternité et de responsabilité » avec le royaume.

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.

MRE : Vacances gâchées par des tracasseries administratives

C’est avec un sentiment mêlé de lassitude et de colère que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) vont commencer à débarquer dans les ports marocains dans les prochains jours.

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

Jet-skis, bateaux de plaisance... que dit la douane marocaine ?

La douane marocaine a mis en place un régime d’admission temporaire pour les moyens de transport maritimes privés, en particulier les bateaux de plaisance, appartenant à des personnes résidant à l’étranger.

Échange de données fiscales sur les MRE : le projet de loi reporté

Le gouvernement d’Akhannouch est appelé à revoir deux projets de loi sur l’échange de renseignements fiscaux et de données des Marocains résidant à l’étranger (MRE) qui ont fait l’objet d’une polémique. L’année 2025 est la date du délai de leur...

Un Marocain de 14 ans poignardé dans le nord de l’Espagne

Un Marocain âgé de 14 ans se trouve actuellement dans un état grave à l’hôpital après avoir été poignardé à la jambe lors d’une altercation survenue à Saint-Jacques-de-Compostelle (Nord-ouest de l’Espagne).

MRE : voici ce qui est interdit d’importer au Maroc

Chaque année, des millions de MRE rentrent au Maroc, notamment durant les vacances d’été. Par tradition, ils apportent des cadeaux pour la famille. Mais attention : la douane veille sur certains produits interdits ou d’autres qui nécessitent une...

Expulsions de France : autrefois protégés, ils sont désormais visés

Depuis la promulgation de la nouvelle loi « asile et immigration » en France, les expulsions sous OQTF visent désormais plusieurs catégories d’étrangers autrefois protégées par la loi.