La France bloque la délivrance du titre de séjour à un Marocain
Houssam Boukhari, 29 ans, étudiant marocain résidant à Pont-à-Mousson, attend depuis deux mois le renouvellement de son titre de séjour « salarié ».
Photo : Didier Le Pape - France Télévisions
Mohamed Nrabet, un Marocain résidant en France depuis 25 ans, vit « un calvaire au quotidien » depuis décembre dernier qu’il a appris n’être plus régularisé. L’homme de 54 ans n’a pu fournir une « autorisation de travail » réclamée par la préfecture de l’Isère pour renouveler son titre de séjour. Il possède pourtant un doctorat !
Agent de nettoyage polyvalent à Grenoble, Mohamed a été confronté à une nouvelle réglementation qui exige des travailleurs étrangers une « autorisation de travail » pour renouveler leur titre de séjour. « On m’a dit : ‘Soit vous avez cette approbation et on vous délivre le récépissé, soit vous ne l’avez pas et on ne peut rien vous donner’ », confie Mohamed à France Info.
Le 30 août 2022, le quinquagénaire avait déposé auprès de la préfecture de l’Isère une demande de carte de résident d’une durée de dix ans, en vertu d’un accord bilatéral franco-marocain, signé en 1987. Mais il n’aura finalement droit qu’à un titre d’un an. « Ça m’a mis en colère », détaille-t-il, ajoutant s’être plaint à la préfecture qui a promis de vérifier s’il s’agissait d’une erreur. C’est dans l’attente d’une réponse du service public qu’en décembre dernier, il a appris qu’il n’est plus régularisé.
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« J’étais stupéfait. Depuis 2015, je suis régularisé sans autorisation de travail, sans aucune contrainte, aucun problème, aucune difficulté. Je suis toujours à jour avec les services de l’État français. Normalement, quelqu’un qui a de l’ancienneté, on ne peut pas lui mettre des bâtons dans les roues. La préfecture devrait faire un geste », a réagi le titulaire d’un DEA en études anglophones.
Malheureusement, toutes ses tentatives pour discuter de son cas avec la préfecture ont été vaines. « Ils m’ont dit : ’C’est la réglementation’ ». Se retrouvant sans travail et sans revenu, Mohamed vit désormais dans la précarité. « Depuis quatre mois, je n’ai pas de revenu, je galère, je subis des souffrances quotidiennes. Sans autorisation de travail, je ne peux pas travailler ». De son côté, la CGT des travailleurs sans-papiers de Grenoble demande à la préfecture de régulariser au cas par cas la situation de ces étrangers. Sans succès.
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