S.M. le Roi a reçu, hier à la Salle du Trône du Palais Royal à Rabat, les présidents de la Chambre des représentants, M. Abdelouahed Radi, et de la Chambre des conseillers, M. Mustapha Oukacha, qui ont remis au Souverain le code de la famille adopté à l’unanimité par le Parlement.
Au cours de cette audience, le président de la Chambre des représentants, M. Abdelouahed Radi a souligné, dans une allocution au nom des deux Chambres du Parlement, l’honneur qui lui échoit ainsi qu’au président de la Chambre des conseillers de remettre à S.M. le Roi le code de la famille, après son adoption à l’unanimité par le Parlement, en parfaite symbiose avec les Hautes orientations du Souverain.
Cet acquis démocratique qui constitue une source de fierté, marquera l’histoire constitutionnelle du Maroc, a affirmé M. Radi, tant il est le fruit du génie du Souverain et l’illustration de Sa volonté inébranlable de le faire aboutir, aussi bien au stade de la préparation, de l’élaboration que de la mise en œuvre.
Le Parlement a veillé à débattre, en toute liberté, maturité et responsabilité, du projet de code de la famille, en s’employant à enrichir ses volets civil et procédural par nombre d’amendements, respectant en cela la vision d’Amir Al Mouminine concernant les dispositions de la Charia, telle qu’elle se reflète dans le discours Royal historique, qui décline les finalités et les axes du code, a dit M. Radi.
Le discours Royal, a-t-il ajouté, tient lieu de préambule idoine pour le code de la famille, de par la sagesse et la clairvoyance qu’il reflète, lesquelles se basent sur le respect des préceptes divins spécifiant ce qui est licite de ce qui ne l’est pas, l’attachement à l’Ijtihad, à la modération et à la démocratie en tant que choix irréversible.
Cette œuvre civilisationnelle, saluée à travers le monde, a fait du Maroc un modèle à suivre en matière de réforme sociale et de progrès démocratique, a noté M. Radi, en réaffirmant la mobilisation constante du Parlement, dans le cadre de ses missions parlementaires et conformément aux Hautes instructions de S.M. le Roi préconisant une diplomatie parlementaire offensive, pour la défense des causes sacrées de la nation. M. Radi a enfin imploré Le Tout-Puissant de préserver S.M. le Roi et de combler le Souverain en la personne de S.A.R. le Prince Héritier Moulay Al Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de l’ensemble des membres de l’illustre Famille Royale.
De son côté, M. Mohamed Bouzoubaâ, ministre de la Justice, a donné au Souverain un aperçu sur tous les contrats et documents en rapport avec le code de la famille. Par la suite, S.M. le Roi a prononcé un discours dans lequel le Souverain a réitéré Sa détermination à assurer la mise en œuvre effective du code de la famille adopté à l’unanimité par les deux Chambres du Parlement, insistant sur le fait qu’« il ne s’agit pas uniquement d’un acquis pour la femme, mais de la consolidation d’une institution familiale marocaine équilibrée et moderne, fondée sur l’égalité et la responsabilité partagée des deux conjoints et imprégnée des nobles valeurs portées par ce code ».
Le Souverain a affirmé qu’Il n’épargnera aucun effort pour que cette loi soit appliquée « de la façon la plus parfaite, tant par le biais d’une justice qualifiée, indépendante, efficiente et équitable, qu’en mettant à contribution les différents forums, institutions et organisations pour sensibiliser toutes les couches de la société à sa portée civilisationnelle et à sa forte teneur multidimensionnelle ».
S.M. le Roi a également tenu à rendre hommage « à l’unanimité manifestée à propos de ce code par tous les représentants de la nation, ses forces vives et toutes ses composantes, dans le cadre d’un débat démocratique responsable et dans une parfaite symbiose entre le Trône et le peuple ».
Cette audience s’est déroulée en présence du Premier ministre, M. Driss Jettou, du ministre des Habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, des conseillers du Souverain, MM. André Azoulay, Mohamed Kabbaj, Abdelaziz Meziane Belfkih, Mohamed Moatassim et Mme Zoulikha Nasri, du président de la Cour suprême, M. Driss Dahhak, du procureur général du Roi près cette cour, de M. Rochdi Chraibi, membre du Cabinet Royal et de M. Mohamed Kettani, chargé de mission au Cabinet Royal.
Le texte intégral du Discours Royal
« Louange à Dieu,
Prière et Salut sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons,
Mesdames et Messieurs,
En tenant à recevoir les présidents des deux Chambres du Parlement pour qu’ils Nous remettent le code de la famille, Nous entendons réaffirmer Notre engagement constant en faveur des valeurs fondatrices de cette loi qui fera désormais date dans l’histoire du Maroc, non seulement parce qu’elle constitue un jalon dans l’édification de notre société démocratique et moderniste, mais également parce que Nous avons, à travers elle, fait la démonstration concrète et éclatante de la complémentarité entre les référentiels de l’Islam et de l’universalité qui reposent, l’un et l’autre, sur les mêmes principes de liberté, d’égalité, d’équité et de solidarité.
Par cette œuvre pionnière, Nous avons, en Notre qualité d’Amir Al-Mouminine (Commandeur des croyants), contribué à l’action que toute la Oumma islamique se doit d’entreprendre pour corriger l’image erronée que certains se font de l’Islam, injustement diabolisé et taxé d’anachronisme et d’extrémisme. Nous réaffirmons par Notre démarche la capacité de la raison et de la pensée islamiques à s’inscrire parfaitement dans la modernité et le progrès, tout en faisant prévaloir l’esprit tolérant et ouvert de l’Islam.
Depuis Notre accession au Trône, l’un des premiers objectifs de Notre politique a été de promouvoir un code moderne de la famille réunissant de telles caractéristiques et s’appuyant sur de telles références, dans un contexte traversé par des courants divers et hétéroclites.
Tout en rendant grâce au Très-Haut de Nous avoir soutenu dans sa réalisation, avec tout ce qu’il comporte comme équité assurée et justice rendue à la femme, protection des droits de l’enfant et préservation de la dignité de l’homme, Nous tenons à réaffirmer que ce code constitue bel et bien un acquis pour tous les Marocains. Il Nous plaît, en l’occurrence, de rendre hommage à l’unanimité manifestée à propos de ce code par tous les représentants de la nation, ses forces vives et toutes ses composantes, dans le cadre d’un débat démocratique responsable et dans une parfaite symbiose entre le Trône et le peuple.
Cependant, l’importance des acquis réalisés, que Nous couronnons aujourd’hui par l’apposition de Notre Sceau Chérifien sur le Dahir portant promulgation du code de la famille, n’a d’égal que Notre conscience de l’ampleur de l’effort à fournir pour une mise en œuvre effective de cette loi. A cet effet, Nous n’épargnerons aucun effort pour qu’elle soit appliquée de la façon la plus parfaite, tant par le biais d’une justice qualifiée, indépendante, efficiente et équitable, qu’en mettant à contribution les différents forums, institutions et organisations pour sensibiliser toutes les couches de la société à sa portée civilisationnelle et à sa forte teneur multidimensionnelle, en insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas uniquement d’un acquis pour la femme, mais de la consolidation d’une institution familiale marocaine équilibrée et moderne, fondée sur l’égalité et la responsabilité partagée des deux conjoints, et imprégnée des nobles valeurs portées par ce code et qui doivent constituer pour elle une culture, un comportement quotidien, voire un véritable réflexe.
Nous sommes également déterminé à assurer la mise en œuvre du code de la famille, non seulement en mettant en place les moyens matériels et humains et les mécanismes juridiques nécessaires, mais en allant aussi de l’avant dans la réalisation du développement global, et en encourageant l’action concrète de proximité afin de favoriser l’épanouissement de la famille et la libération des énergies pour une action collective répondant à notre ambition d’asseoir un Maroc démocratique et moderne sur des bases solides. Nous réitérons Notre détermination à persévérer sur la voie des réformes structurantes pour réaliser davantage d’acquis, faisant ainsi de la femme et de l’homme des partenaires dans les droits et devoirs et dans la promotion d’une citoyenneté agissante et responsable.
« Seigneur, inspire-moi pour que je rende grâce aux bienfaits dont Tu m’as comblé ainsi que mes parents, et pour que je fasse une bonne œuvre que Tu agrées ». (Coran).
Que la Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de Dieu soient sur vous ».
MAP
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