L’émotion est intense sur les réseaux sociaux. Les internautes ne comprennent pas comment et dans quelles conditions, les ateliers clandestins pullulent dans certaines régions du Maroc. Le drame de Tanger pourrait ne pas être le dernier si les autorités ne prennent pas la mesure de la situation.
Dans un communiqué diffusé lundi matin, la wilaya de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima a indiqué que l’unité où a eu lieu le drame était située dans la cave d’une villa du quartier Hay Alinas, dans la zone d’El Mers. La tragédie est survenue parce que la cave a « subi une infiltration d’eaux de pluies » qui a « encerclé certains » de ses occupants. L’unité emploierait illégalement plus de 130 personnes, selon les premières informations relayées par la presse locale. Les internautes et certains membres de la société civile ne comprennent pas une telle aberration et ce manque total de fermeté des autorités locales.
La tragédie de Tanger a braqué les projecteurs sur les « ateliers de misère » du secteur textile, pilier de l’économie marocaine, où des ouvriers souvent sous-payés travaillent à des rythmes hors normes, et dans des conditions de sécurité largement insuffisantes. En dehors de cela, ces ateliers clandestins échappent à tout contrôle : fraude fiscale, réduction des salaires, non-paiement des charges sociales, non-respect des règlements sur les conditions de travail.
Le propriétaire de cet atelier clandestin, lui aussi surpris par les eaux de pluie, a eu la vie sauve, mais il aurait été arrêté lundi après-midi par la police. Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes pour élucider les circonstances de cet incident, situer les responsabilités, et identifier toutes les personnes impliquées, quel que soit le poste qu’elles occupent.