Le média allemand Focus accuse les autorités de vouloir, à travers cette expulsion rapide, dissimuler l’implication de Bilel Ben Ammar, car ce serait un agent des renseignements marocains, ces mêmes services qui les ont averties de l’imminence de l’attaque avant qu’elle ne se produise. Ce jeu sur deux fronts peut être expliqué par le fait que Bilel Ben Ammar se fait passer pour un extrémiste auprès des terroristes qu’il approche. Donc il doit jouer le jeu et l’aide qu’il a apportée à Anis Amri en fait partie.
Ainsi peut-on lire sur le site Daily Item la réponse du ministre de l’Intérieur allemand, Horst Seehofer, lorsqu’un journaliste lui a montré une carte d’embarcation qui prétendument appartiendrait à Bilel Ben Ammar : « Le nom sur la carte d’embarquement ne correspond pas à l’un des 12 pseudonymes utilisés par Ben Ammar, selon les autorités allemandes ». En résumé, les autorités allemandes ont expulsé à la va-vite un homme qui a 12 identités connues et qui soupait la veille avec l’un des terroristes les plus dangereux qu’ait connus le pays..
Horst Seehofer a également déclaré que son bureau avait examiné les circonstances de l’expulsion de Ben Ammar (officiellement simple citoyen tunisien) et conclu que les autorités avaient agi conformément à la loi.
Rappelons qu’Anis Amri est un Tunisien qui avait, à bord d’un camion volé, foncé sur la foule du marché de Noël au centre de Berlin, et qu’il a fait 12 morts et plus de 60 blessés. Il a été tué par la police quelques jours plus tard en Italie (Ben Ammar –si c’est son vrai nom- l’aurait aidé à fuir selon le média allemand Focus). L’Etat Islamique a revendiqué l’attaque.