La Cour suprême des États-Unis a révoqué le 24 juin, l’arrêt « Roe v Wade », qui, depuis près d’un demi-siècle, garantissait le droit à l’avortement pour les Américaines. Cette décision pourrait-elle produire un impact au Maroc ?
À cette question, Chafik Chraibi, président de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC) répond par l’affirmative. Au Maroc, le gouvernement avait initié un projet de loi de 2016 apportant un assouplissement de la loi interdisant et pénalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) qui piétine. Mais le projet pourrait connaître des avancées à l’ère du pouvoir d’Aziz Akhannouch. Le sujet était d’ailleurs au cœur d’une audience qu’Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, a récemment accordée au président de l’AMLAC, au cours de laquelle celui-ci a proposé la révision de l’article 453 du Code pénal, fait savoir La Vie éco. Cet article ne prend en considération que la santé physique de la femme et de l’enfant.
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« Nous estimons que le Maroc devrait s’aligner sur la définition retenue par l’Organisation mondiale de la santé qui englobe aussi bien le bien-être physique que le bien-être mental et social », souligne Dr. Chafik Chraibi. Cette proposition aurait reçu l’assentiment du ministre. « Le ministre nous a informés, au cours de notre dernière rencontre, que l’extension des conditions de légalisation de l’avortement est à l’étude », a confié le président de l’AMLAC.
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Au Maroc, l’avortement est passible de six mois à cinq ans de prison. Seule la femme dont la vie est en danger est autorisée à avorter. Entre 600 à 800 interruptions de grossesse sont pratiquées illégalement tous les jours dans le royaume, selon l’AMLAC. Certaines sont effectuées par des herboristes contre 300 DH, tandis que d’autres se font dans les cliniques et cabinets de gynécologie contre 4 000 voire 10 000 DH.