Marrakech : procès en appel des accusés d’avortements clandestins
Deux médecins et 13 autres accusés dont des infirmières, ont été condamnés avec sursis par le tribunal de première instance de Marrakech dans l’affaire du réseau d’avortement...
Le gouvernement a finalement réagi à l’affaire Meryem, la fille de 14 ans, violée et décédée lors d’un avortement clandestin. Lors du point de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu’il était temps que le Code pénal se penche sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
Le gouvernement estime qu’il n’est pas possible d’aborder « le Code pénal de manière fragmentée devant le parlement selon les événements qui se passent dans la société », soulignant que ne pas se prononcer à temps sur cette triste affaire ne veut pas dire que le gouvernement reste insensible. « Encore une fois nous nous arrêtons pour observer certains phénomènes qui nous font mal en tant que citoyens marocains avant d’être des responsables gouvernementaux ».
À lire : Le débat sur l’avortement relancé au Maroc
Tout en reconnaissant que le viol reste un phénomène réel en dépit des nombreuses dispositions pour le décourager, Mustapha Baitas a déclaré qu’aucun enfant ne devrait subir de telles atrocités. « Je ne minimise pas ce qui s’est passé. C’est grave et sérieux, et il ne faut pas que ça se répète, surtout qu’il s’agit d’une enfant qui avait la vie devant elle et qui a été victime d’un phénomène qui existe dans notre société, nous n’allons pas le réfuter ». Il a insisté sur le fait que le gouvernement se sent préoccupé et concerné par la question, et que « les modifications prévues dans le Code pénal aborderont ce sujet ».
À lire : Meknès : arrestation d’un médecin,cerveau d’un réseau d’avortement clandestin
Le Maroc enregistre par jour entre 600 et 800 avortements illégaux avec toutes les conséquences possibles. Les associations de protection des droits de la femme et des enfants, appellent à alourdir les peines des violeurs et pédophiles et à dépénaliser l’IVG. Devant les statistiques des femmes décédées pour avortement clandestin, le roi Mohammed VI avait évoqué en 2015, la possibilité de légaliser partiellement l’avortement en 2015. L’IVG devait être légalisée dans « quelques cas de force majeure » comme pour les « grossesses qui résultent d’un viol ou d’inceste, ou encore pour de graves malformations et maladies incurables que le fœtus pourrait contracter », avait-il déclaré.
À lire : Marrakech : procès en appel des accusés d’avortements clandestins
Mais malheureusement les travaux n’ont jamais évolué. Les amendements sont bloqués et de nombreuses marocaines continuent de recourir à l’avortement clandestin et ses inconvénients.
Aller plus loin
Deux médecins et 13 autres accusés dont des infirmières, ont été condamnés avec sursis par le tribunal de première instance de Marrakech dans l’affaire du réseau d’avortement...
Les services de la police de Meknès ont démantelé un réseau actif dans le trafic de médicaments de contrebande et d’avortement clandestin. À la tête de cette bande criminelle,...
La Cour suprême des États-Unis a révoqué le 24 juin, l’arrêt « Roe v Wade », qui, depuis près d’un demi-siècle, garantissait le droit à l’avortement pour les Américaines. Cette...
Le décès au Maroc d’une mineure de 14 ans, début septembre, des suites d’un avortement clandestin, a relancé le débat sur la dépénalisation de cette pratique qui prend de...
Ces articles devraient vous intéresser :