Au Maroc, il est temps de se pencher sur « l’interruption volontaire de grossesse »

30 septembre 2022 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le gouvernement a finalement réagi à l’affaire Meryem, la fille de 14 ans, violée et décédée lors d’un avortement clandestin. Lors du point de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu’il était temps que le Code pénal se penche sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Le gouvernement estime qu’il n’est pas possible d’aborder « le Code pénal de manière fragmentée devant le parlement selon les événements qui se passent dans la société », soulignant que ne pas se prononcer à temps sur cette triste affaire ne veut pas dire que le gouvernement reste insensible. « Encore une fois nous nous arrêtons pour observer certains phénomènes qui nous font mal en tant que citoyens marocains avant d’être des responsables gouvernementaux ».

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Tout en reconnaissant que le viol reste un phénomène réel en dépit des nombreuses dispositions pour le décourager, Mustapha Baitas a déclaré qu’aucun enfant ne devrait subir de telles atrocités. « Je ne minimise pas ce qui s’est passé. C’est grave et sérieux, et il ne faut pas que ça se répète, surtout qu’il s’agit d’une enfant qui avait la vie devant elle et qui a été victime d’un phénomène qui existe dans notre société, nous n’allons pas le réfuter ». Il a insisté sur le fait que le gouvernement se sent préoccupé et concerné par la question, et que « les modifications prévues dans le Code pénal aborderont ce sujet ».

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Le Maroc enregistre par jour entre 600 et 800 avortements illégaux avec toutes les conséquences possibles. Les associations de protection des droits de la femme et des enfants, appellent à alourdir les peines des violeurs et pédophiles et à dépénaliser l’IVG. Devant les statistiques des femmes décédées pour avortement clandestin, le roi Mohammed VI avait évoqué en 2015, la possibilité de légaliser partiellement l’avortement en 2015. L’IVG devait être légalisée dans « quelques cas de force majeure » comme pour les « grossesses qui résultent d’un viol ou d’inceste, ou encore pour de graves malformations et maladies incurables que le fœtus pourrait contracter », avait-il déclaré.

À lire : Marrakech : procès en appel des accusés d’avortements clandestins

Mais malheureusement les travaux n’ont jamais évolué. Les amendements sont bloqués et de nombreuses marocaines continuent de recourir à l’avortement clandestin et ses inconvénients.

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