Rejugé pour un meurtre, Omar Ettaleb, 35 ans, un Marocain condamné à perpétuité en octobre 2023 par défaut pour avoir commis un meurtre pour assurer un vol au préjudice d’Ilyas Kosker, un Liégeois âgé de 44 ans dont le corps a été retrouvé dans la province de Luxembourg, porte de graves accusations contre les avocats qui l’ont défendu lors de son premier procès.
Lors de son interrogatoire par la présidente Mélot lundi, Omar Ettaleb a accusé ses ex-avocats d’avoir mis en place une stratégie pour l’empêcher de coopérer. Il avait pris la fuite et avait été condamné à perpétuité en octobre 2023 par défaut pour le meurtre d’Ilyas Kosker. « Cela n’allait pas du tout au niveau de ma défense, je n’étais pas d’accord avec la stratégie mise en place par mes anciens avocats. C’était pénible d’écouter certaines choses et de ne pas pouvoir m’exprimer librement. Je me suis senti seul au monde. Je voulais coopérer, mais nous n’étions pas sur la même longueur d’onde avec mes avocats. J’étais vraiment très mal à l’aise. J’étais présent, mais je n’ai pas pu expliquer comment les faits se sont déroulés. Dès le début, la stratégie était de garder le silence et de ne pas coopérer », a exposé l’accusé.
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Les faits pour lesquels Omar est rejugé s’étaient déroulés dans la nuit du 28 au 29 juin 2019. Le Marocain avait emmené Ilyas Kosker, 44 ans, en voiture. Les deux hommes étaient en affaire pour la vente d’un véhicule VW Golf. Dans la foulée, Ilyas Kosker reçoit deux balles dans le dos et meurt sur le coup. Son corps avait ensuite été aspergé d’essence, incendié avant d’être transporté en voiture vers Visé pour être enterré. Sans succès. Le corps avait été finalement emmené dans les bois d’Amonines. Selon l’enquête, la tête avait révélé un tir à bout portant à l’arrière de la base du crâne et un tir frontal avec une balle de calibre 9 mm.
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À la barre, le trentenaire conteste avoir participé à une scène filmée lors de laquelle l’arme a été testée huit jours avant la disparition d’Ilyas Kösker, rapporte La Dernière Heure. Selon lui, les enquêteurs ont abusé de leur pouvoir et ont incité certains témoins à aller dans le sens de leur version. Il a également rejeté les allégations de certains témoins ou protagonistes du dossier, selon lesquelles il a acheté une arme et l’a eue en main. Il nie en outre avoir eu le projet d’agresser Ilyas Kösker pour une dette d’argent. L’accusé livre une nouvelle version. Il explique que l’affaire a débuté en raison d’une Audi Q5 volée par Zakaria El Bouraqui : « Je n’étais pas intéressé par cette voiture, mais bien Ilyas. Je me suis porté garant pour lui. Mais la voiture garée en zone résidentielle avait disparu le lendemain. Ilyas a accusé Zakaria, en retour Zakaria a accusé Ilyas. Zakaria voulait son argent et est devenu arrogant ».
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À en croire Omar, un accord était intervenu entre lui et Ilyas Kösker sur la vente d’une Audi A6 et Sami G. devait faire exploser des pétards pour le distraire afin de lui soutirer de l’argent dans une substitution de sacoches. L’accusé assure n’avoir assisté à la scène qui a coûté la vie au Liégeois. « Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. Ilyas s’est écroulé par terre. Zakaria a tiré dans sa tête « , a-t-il soutenu.